Bénin : Michel Sodjinou accuse Boni Yayi de « falsification » et dénonce le clanisme des démocrates

Alors que la Cour constitutionnelle doit trancher ce jeudi 23 octobre 2025 sur la validité de son retrait de parrainage, Michel Sodjinou a jeté un pavé dans la mare politique béninoise.
Dans une déclaration retentissante, le député des Démocrates accuse son parti — et son président Boni Yayi — d’avoir falsifié sa signature pour soutenir la candidature controversée de Renaud Vignilé Agbodjo, désigné in extremis par le parti.
Falsification et plainte envisagée
Le député Sodjinou a évoqué un “acte frauduleux planifié” par la direction des Démocrates, utilisant son nom sans son consentement.
Selon lui, sa fiche de parrainage a été manipulée afin de simuler son soutien à la candidature Agbodjo, annoncée seulement le 14 octobre — à la veille de la clôture du dépôt des candidatures.
Le député affirme étudier la possibilité de déposer une plainte pour faux et usage de faux, dénonçant une “trahison morale et politique” de la part d’un parti qu’il avait contribué à structurer.
Une charge frontale contre Boni Yayi
Au-delà des accusations de falsification, Michel Sodjinou s’en prend directement à Boni Yayi, qu’il accuse d’avoir instauré au sein des Démocrates un leadership autoritaire, opaque et clanique.
Selon lui, le parti est devenu “un instrument personnel, dominé par la peur, la manipulation et l’exclusion”.
Sodjinou reproche à l’ancien président d’avoir “sacrifié le parti pour ses ambitions personnelles”, évoquant la “désorganisation volontaire” qui a conduit à l’échec du dépôt collectif de parrainages, compromettant la participation du parti à la présidentielle.
Il va plus loin, dénonçant la désignation unilatérale de Renaud Agbodjo, qu’il présente comme “le neveu de Boni Yayi”, imposé “sans consultation des instances, sans vote, sans respect des statuts du parti”.
Pour Sodjinou, cette nomination tardive et non consensuelle illustre le déclin d’un mouvement “qui se disait démocratique, mais étouffe toute forme de démocratie interne”.
Un appel à une autre manière de faire de la politique
Dans une posture plus constructive, Michel Sodjinou appelle à un tournant générationnel et à une refondation morale du parti. Il plaide pour une nouvelle culture du dialogue, une clarification des règles et un retour à la loyauté envers les électeurs plutôt qu’envers les clans.
Ses propos ont trouvé un écho inattendu dans l’opinion, où certains voient en lui la figure d’un lanceur d’alerte courageux face à un système partisan verrouillé.
Une opposition fragilisée, une majorité dans la retenue
Cette nouvelle crise vient confirmer l’état de désunion au sein de l’opposition béninoise, déjà fragilisée par les luttes internes et l’absence de stratégie unifiée.
À mesure que les Démocrates s’enlisent dans leurs querelles, le contraste se creuse avec la majorité, qui reste dans la retenue et la discipline.



