Au Soudan, des réactions contrastées aux déclarations de Donald Trump sur la guerre

Donald Trump a dit ce 19 novembre 2025 vouloir mettre fin aux « atrocités » au Soudan, après que le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane lui a demandé de s’impliquer. Dans ce pays ravagé depuis le 15 avril 2023 par une guerre entre l’armée et les paramilitaires, l’annonce du président américain a donné lieu à des réactions contrastées. Détails.
Publié le :
2 min Temps de lecture
Avec notre correspondante régionale, Gaëlle Laleix
Sur son réseau social, Truth social, le président américain a fait part de sa volonté de s’engager, « pour mettre fin au conflit » entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR), « aux côtés de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et de l’Égypte ». Une initiative surnommée le Quartet.
Donald Trump affirme répondre ainsi à une requête du prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman, alors en visite à Washington.
Pour l’heure cette annonce est plutôt bien reçue, au Soudan. Première réaction favorable et non des moindres : celle d’Abdel Fattah al-Burhan. Sur X, le chef de l’armée et président du Conseil de transition écrit un simple « merci » au prince héritier saoudien et au président américain. Son Premier ministre, Kamil Idris, assure ce jeudi matin que son gouvernement « reste entièrement disponible pour collaborer » avec Washington et Ryad.
C’est un pas en avant. La semaine passée encore, Port-Soudan rejetait le plan de trêve proposé par les États-Unis et se refusait à toute discussion tant que les FSR ne seraient pas démantelées.
Les paramilitaires, eux, n’ont pas encore réagi. Avant la déclaration du président américain, ils se disaient déjà favorables à une discussion avec le Quartet.
Un accueil plus mitigé d’acteurs de la société civile
L’accueil est en revanche plus mitigé au sein de la société civile et des observateurs. L’Alliance Somoud, qui regroupe des comités de résistance, des syndicats ou encore des organisations de femmes, « espère que cette évolution donnera un nouvel élan aux efforts du Quartet, pour favoriser une trêve humanitaire ». Mais elle émet des doutes sur sa capacité à s’attaquer aux racines profondes du conflit.
Des doutes qu’émet également Cameron Hudson, chercheur au Centre pour les études stratégiques et internationales. Pour lui, le président Trump ne pourra « exercer son influence [que] dans la médiation de la guerre par procuration menée par des acteurs extérieurs. Principalement l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, la Turquie, l’Égypte et le Qatar ».
À lire aussiSoudan: «El-Fasher est l’épicentre mondial de la souffrance humaine», alerte Tom Fletcher, de l’Ocha



