Au Sénégal, l’autosuffisance en riz toujours fixée à 2030

« L’autosuffisance en riz est à la portée du Sénégal », a affirmé le président Bassirou Diomaye Faye mi-juin, lors d’une visite dans la région rizicole du nord du pays. Mais si la production a augmenté au Sénégal, le pays est toujours loin de son objectif d’autosuffisance, malgré un programme national lancé dès 2008. 

De notre correspondante à Dakar,

Un sénégalais consomme en moyenne 100 kg de riz par an. Aliment de base de tous les plats, la pression est donc particulièrement forte sur cette céréale. Si la production a augmenté dans les principales zones de culture ces dernières années : le long du fleuve Sénégal, au nord du pays, au sud, en Casamance et au Sine Saloum, la production a triplé en 10 ans, passant de 469 000 tonnes en 2012 à 1,5 million de tonnes, selon les chiffres officiels. Cela reste néanmoins largement en deçà des besoins du Sénégal. Le pays importe toujours 60 % de son riz d’Asie, 40 % seulement étant produit localement.

Des coûts de production élevés

Le manque de matériel de récolte, un accès inégal aux intrants et une production de riz encore insuffisamment mécanisée avec beaucoup de petites exploitations favorisent des coûts de production élevés au Sénégal. Un déficit d’aménagements pour l’irrigation fluviale aussi et des crédits bancaires qui arrivent tardivement, ajouté à une faible structuration des circuits de transformation et de commercialisation. Tout cela impacte les rendements et la compétitivité du riz sénégalais, face à la céréale importée d’Asie.

Enfin, ces dernières années, le changement climatique a ajouté des contraintes supplémentaires à la filière du riz, avec des pluies précoces qui noient les champs. En 2023, dans la vallée du fleuve, les cultivateurs ont dû faire venir des moissonneuses-batteuses à chenille de Mauritanie pour récolter leurs parcelles inondées.

Le potentiel du Sénégal encore sous-exploité

Cette année, le gouvernement a promis d’aménager 10 000 hectares supplémentaires pour l’exploitation du riz. Car les terres sont là. Pour le coordonnateur du programme national d’autosuffisance en riz, Wally Diouf, la clef ce sont les ressources allouées au secteur et la constance : « Systématiser l’aménagement de nouvelles terres, mais aussi la distribution de tracteurs, de matériel agricole et de semences », détaille-t-il.

Fixé pour 2017, puis 2019 et enfin 2030 : le coordonnateur de ce programme national appelle à faire « beaucoup plus et plus vite pour tenir l’objectif du doublement de la production » et de la souveraineté alimentaire dans cinq ans.

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