Au festival Zamane, le Ganga dévoile ses rythmes hypnotiques et mystiques

Aux portes du désert marocain, dans la commune de M’Hamid El Ghizlane, le festival Zamane s’est clôturé tard ce 16 novembre 2025. Cet événement a pour ambition de retisser les anciennes caravanes du désert, en faisant venir des artistes de la sous-région comme le malien Vieux Farka Touré et également de faire vivre des traditions séculaires, notamment des musiques ancestrales, comme le Ganga. Plongée sur les traces de ce patrimoine encore méconnu.
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Avec notre envoyé spécial à M’Hamid El Ghizlane, Guillaume Thibault
Plonger dans le Ganga, c’est accepter l’inconnu et le secret, percer le mystère de ces voix et de ces danses venues d’ailleurs. Un héritage, selon les anciens, d’esclaves arrivés dans la région du Sahara il y a cinq siècles. Un chant qui guérit les âmes et les corps, affirme Ali Bardel, membre de cette confrérie mystique : « Si vous êtes malade, voir les gens du Ganga, c’est comme aller chez le docteur. Quand tu pratiques, tu prends ton énergie, tu la transmets et la personne sera bien. »
Le Ganga se joue avec deux tambours. Le plus grand, appelé la « grand-mère », porte aussi le nom Ganga. Ce rythme hypnotique qui transporte vers la transe est aussi un passage important avant la cueillette des dattes. « Il faut jouer le ganga avant de commencer la cueillette et manger les dattes, assure Ali Bardel. Si tu ne le fais pas, les dattes seront mauvaises ».
« S’il n’y a pas de pluies, que toutes les plantes meurent, on fait appel aux joueurs de Ganga »
Et lorsque les plantations vont mal, lorsque la sècheresse frappe, le Ganga est joué à l’endroit le plus sec pour appeler la pluie. « S’il n’y a pas de pluies, que toutes les plantes meurent, on fait appel aux joueurs de Ganga, poursuit Ali Bardel. Ensuite, les femmes et les enfants font des offrandes. C’est comme une prière, c’est comme cela qu’on espère la pluie ».
Dans la plus pure tradition, dans une région où l’eau se fait rare depuis une décennie, des arbres ont été plantés pour clore le festival Zamane. Sur les dunes, au son du Ganga.
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