Après le «shutdown» aux États-Unis, quel avenir pour l'accord commercial de l'Agoa en Afrique?

Depuis plusieurs semaines, l’incertitude règne sur l’avenir de cet accord commercial institué sous Clinton entre 32 pays africains et les États-Unis. Il a officiellement expiré ce mercredi matin à 4 heures TU alors que républicains et démocrates négociaient pour trouver un accord budgétaire provisoire. Pourtant, la Maison Blanche s’était dite favorable à son renouvellement pour un ou deux ans. Plusieurs pays africains comptent encore sur son maintien. 

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En 2023, les exportations africaines couvertes par l’Agoa représentaient environ 10 milliards de dollars. Pour la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), cette situation doit pousser les États africains à repenser leurs partenariats économiques

Un des exemples emblématiques est le Lesotho. Son textile est exempté de droits de douanes dans le cadre de l’Agoa. Aujourd’hui, il se retrouve en compétition avec des importations en provenance du Vietnam ou des Philippines désormais moins taxés. 

« Cela signifie donc que les produits exportés par les bénéficiaires de l’Agoa pourraient se retrouver dans une situation plus défavorable en essayant d’accéder au marché américain. Les pays vont devoir évaluer leurs avantages concurrentiels et déterminer s’ils sont en mesure de continuer à participer au marché américain, compte tenu des droits de douane auxquels leurs produits vont devoir faire face », explique Luz Maria de la Mora, directrice de la division du commerce de la Cnuced. 

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La Cnuced met l’accent sur les opportunités sud-sud

Compte tenu des incertitudes créées par la politique commerciale de Donald Trump, la Cnuced encourage les pays africains à chercher de nouveaux débouchés. « Il est donc important que les bénéficiaires de l’Agoa diversifient leurs partenaires commerciaux en s’engageant stratégiquement avec l’Union européenne, la Chine, les États du golfe et d’autres économies émergentes afin de garantir un accès à des marchés plus équilibrés et plus prévisibles. Il s’agit donc d’une opportunité que nous devons considérer comme un aspect positif », continue Luz Maria de la Mora.

La Cnuced met l’accent sur les opportunités sud-sud. L’année dernière, ce marché a représenté 6 000 milliards de dollars. Elle encourage également le continent à développer le commerce dans la Zone de libre-échange africaine.

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