Angélique Kidjo, plongée au cœur du rythme du monde

Cet été, RFI propose une série de pépites musicales chaque week-end. Tout au long de l’année, des rencontres de musiciens du monde entier : en coulisses, dans des hôtels, parfois sur la plage ou dans un café. L’occasion pour ses artistes de se livrer, de raconter notre monde, de témoigner et d’espérer. 16ème et dernier épisode ce dimanche avec une diva : Angélique Kidjo. De passage à Abidjan où elle jouait au Femua, le festival des musiques urbaines d’Anoumabo, la chanteuse béninoise a accepté de se livrer, de raconter son rapport aux sons, aux rythmes et aux vibrations du monde.

Dans ses yeux dansent le feu et la vie. Angélique Kidjo possède cette puissance des guerrières d’antan. Et son premier souvenir, c’est un appel qui a traversé le temps : « Dès que j’entendais un tambour, je courrais. Mes parents me disaient : « Où est-ce que tu vas ? ». J’ai répondu : « Au tambour ». Trois, quatre ans, j’étais partie. J’ai fini par comprendre que, quoi que l’on fasse, le chant est toujours le lien entre la personne qui danse et celle qui joue au tambour. C’est-à-dire quand le danseur est dans le cercle que l’on a formé, le rythme change et c’est lui qui détermine le rythme. »

Si Angélique Kidjo revendique et défend son identité africaine, la chanteuse s’est aussi plongée dans l’histoire de sa famille. Une histoire faite d’allers et retours entre deux continents.« J’ai grandi dans une famille très métissée. Du côté paternel de ma mère, ce sont des descendants d’esclaves de Salvador de Bahia (au Brésil, NDLR) qui sont revenus […]. J’ai de la famille un peu partout. Et du côté de mon père, c’est typiquement Ouidah. À la maison, ce que j’ai appris, très tôt, c’est que quand une musique arrive, je n’ai pas forcément besoin de trouver l’origine. J’ai besoin de sentir mon cœur battre avec », explique-t-elle.

À lire aussiFemua 2025: la diva Angélique Kidjo, une chanteuse qui «respire le monde»

Un cœur qui peut accélérer ou ralentir au rythme d’une cloche. Angélique Kidjo : « Où que je sois, cette cloche est dans ma tête. Dans la salsa, on la trouve, dans la musique brésilienne, on la trouve, dans le classique, on la trouve, dans toutes les musiques, cette cloche-là, c’est comme l’ADN. Et c’est cette cloche qui est mon phare à moi. Et dès que je la trouve, je peux danser. »

Première à rire, première à donner, sans donner de leçon, Angélique Kidjo pousse chacun d’entre nous à entrer dans le cercle, celui qui chaque jour nous construit et nous réunit : le cercle de la vie. « Comment on fait du nouveau avec de l’ancien ? Comment on avance ? Et comment on met les mailles ensemble pour créer un cercle autour de cette terre ? Un cercle de culture, qui est partagée par tous ? », questionne-t-elle.

À lire aussiCkay, roi de l’afropop du futur [15/16]

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to top
Close