Algérie: Grâce présidentielle en faveur de Boualem Sansal

L’écrivain franco-algérien peut enfin pousser un grand ouf de soulagement. Sa famille aussi. En effet, à la demande de son homologue allemand, Franck Walter Steinmeier, le Président algérien a accepté de gracier l’écrivain jugé et condamné à 5 ans de prison ferme.

Cette peine prononcée en première instance, avait été confirmée en appel, douchant ainsi les espoirs de Boualem Sansal et ses proches. Or, on le sait, à 81 ans, Boualem Sansal souffre d’un cancer de la prostate. Il pourra donc se rendre en Allemagne pour subir des soins appropriés.

Tout est bien qui finit bien, est-on tenté de dire, non sans reconnaître le rôle majeur qu’a joué le Président allemand dans le dénouement de ce dossier qui, entre autres, a contribué à empoisonner les relations entre la France et l’Algérie qui, on peut le dire, sont en quasi-rupture diplomatique.

Il faut donc tresser des lauriers à Franck Walter Steinmeir qui a su trouver les mots justes pour convaincre son homologue Abdelmadjid Tebboune qui a accepté de gracier Boualem Sansal. Ainsi donc, Berlin a réussi, en si peu de temps, là où Paris a non seulement échoué, mais a aussi laissé des plumes.


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Il y a aussi des questions sécuritaires et mémorielles qui divisent ou continuent de diviser l’Hexagone et son ancienne colonie

En effet, on se rappelle que les appels des autorités françaises à un « geste d’humanité » en faveur de l’écrivain franco-algérien, sont restés lettre morte. Pire, tout portait à croire que Paris, à chaque sortie sur l’affaire Boualem Sansal, contribuait à jeter de l’huile sur le feu, braquant davantage les autorités algériennes qui n’entendent pas se laisser dicter leur conduite. En fait, les sujets qui attisent les tensions entre la France et l’Algérie, sont nombreux.

En effet, aux mesures réciproques de réduction de visas et d’expulsions, s’ajoute la reconnaissance par Paris de la marocanité du Sahara occidental, traduisant ainsi une prise de position en faveur de Rabat. Et ce n’est pas tout. Il y a aussi des questions sécuritaires et mémorielles qui divisent ou continuent de diviser l’Hexagone et son ancienne colonie, bloquant finalement les différents canaux de communication et ce, nonobstant les tentatives de relance du dialogue.

Mais une chose est certaine. La grâce accordée à Boualem Sansal par le président Tebboune, au-delà des raisons humanitaires invoquées, pourrait cacher une volonté de dégel des relations entre Paris et Alger. Peut-être le président Emmanuel Macron s’en servira-t-il pour tenter un rapprochement avec son homologue algérien, connu pour ne pas faire dans la langue de bois. On attend de voir.

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