Afrique: «Gagner une Coupe d'Afrique des nations», le rêve de Krépin Diatta, ailier du Sénégal
À l’approche du coup d’envoi de la CAN, RFI dévoile plusieurs entretiens avec des joueurs du championnat de France susceptibles de s’illustrer à la CAN. Absent lors de la victoire historique du Sénégal en 2022 en raison d’une blessure, Krépin Diatta rêve d’enfin remporter le tournoi. Selon l’ailier de l’AS Monaco de 26 ans, les Lions de la Teranga ont prouvé qu’ils étaient capables de se confronter aux meilleures nations d’Afrique, et du monde.
RFI : En plus du Maroc, le Sénégal est-il l’autre favori de cette Coupe d’Afrique des Nations ?
Krépin Diatta : Je ne dirais pas cela, parce que je pense que cette CAN s’annonce très relevée. Beaucoup d’équipes peuvent postuler à la gagner, et nous en faisons partie, ça c’est sûr. Il n’y a pas que le Maroc et le Sénégal : il y a le tenant du titre, la Côte d’Ivoire, mais aussi le Nigeria, la RD Congo qui a une très bonne équipe, la Tunisie et l’Egypte, l’Algérie, ou encore le Cameroun, dont les gens ne parlent pas beaucoup, mais qui a fait ses preuves dans le football africain. C’est sûr qu’on fait partie de ceux qui vont essayer de la gagner.
En phase de groupe vous allez affronter le Botswana, la RDC et le Bénin. Quel regard portez-vous sur cette poule ?
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C’est une poule très relevée si on considère le parcours de ces équipes en éliminatoires de la Coupe du monde. On était dans la même poule que la RDC, et on a dû batailler jusqu’à la dernière ligne droite pour prendre deux points d’avance. Le Bénin était tout proche de se qualifier sans sa défaite contre le Nigeria au dernier match. Il n’allait même pas passer par les barrages. Le Botswana, on ne connaît pas trop, mais cela fait partie des équipes qui, dans des compétitions comme celle-ci, sont capables de te surprendre si tu ne les prends pas au sérieux. Donc je dirais que c’est une poule très difficile.
En Côte d’Ivoire, vous étiez arrivés avec un statut de champion d’Afrique. Sentez-vous au sein de la sélection sénégalaise qu’il y a une revanche à prendre par rapport à cette dernière CAN, conclue par une élimination prématurée aux tirs au but face au pays hôte ?
Oui, c’est une élimination qui nous a fait mal, parce qu’on ne se voyait pas sortir en huitièmes de finale. On avait très bien commencé en remportant nos trois premiers matchs de poule et proposant un beau football. Mais je pense que cette élimination était méritée, parce que quand on a marqué, on leur a laissé le ballon. Je pense que c’est ce qui explique cette défaite. Des équipes aussi talentueuses que la Côte d’Ivoire, si tu leur laisses le ballon, c’est très difficile. Ce n’est peut-être pas une envie de revanche, mais on y va pour faire beaucoup mieux. On doit tirer des leçons de cette élimination.
Malheureusement, vous n’étiez pas de l’aventure lors de la victoire historique du Sénégal à la CAN en 2022 en raison d’une blessure. Pour vous, soulever le trophée aurait une saveur encore plus particulière, c’est un objectif qui vous tient encore plus à coeur ?
Oui. Cette blessure est arrivée au moment de la Coupe d’Afrique. Je n’ai pas pu participer et j’ai été éloigné de terrain longtemps. Ça a toujours été un rêve pour moi de remporter des trophées pour mon pays. Je serais très, très content de gagner une Coupe d’Afrique, et pourquoi pas aussi une Coupe du monde ! On a une bonne équipe, et dans le monde du football, il y a des scénarios qui sont… Les gens n’y pensent pas, mais ce sont des scénarios qui peuvent arriver. Aujourd’hui, on a un groupe dans lequel à chaque match, on doit se dire qu’on a toutes nos chances, parce qu’on a une très, très belle équipe.
Comment voyez-vous votre rôle dans cette équipe ?
Je n’aime pas trop parler de moi… Mais, je sais qu’il y a beaucoup de respect à mon égard dans cette sélection, et moi aussi, j’en ai beaucoup. Par rapport aux anciens, aux jeunes, je suis un peu l’intermédiaire entre l’ancienne génération et la nouvelle, parce que mine de rien, je suis arrivé très jeune. J’essaie toujours de parler aux nouveaux et de les mettre à l’aise, car on m’a bien accueilli quand je suis arrivé.
Vous avez évoqué la Coupe du Monde. Le Sénégal affrontera la France, la Norvège, ainsi qu’un barragiste…
J’ai pris connaissance du tirage après notre match à Brest. Dans le vestiaire, Lamine Camara [son coéquipier à Monaco, lui-aussi international sénégalais, NDLR] m’a montré qu’on était avec la France et la Norvège. Au Sénégal, à l’heure actuelle, on doit s’attendre à jouer avec n’importe quelle équipe. Il faut se frotter aux meilleurs. On a battu des grandes équipes récemment, notamment le Brésil et l’Angleterre. Cela prouve que le football sénégalais est dans une ascension fulgurante. La France a fait deux finales d’affilée, la Norvège a aussi une très belle génération, et il y aura un barragiste. Mais bon, pour dire vrai, on est très contents d’affronter ces équipes.
On se souvient de cette belle victoire en Angleterre (1-3) en juin en match amical, à Birmingham. Ça donne de la confiance ?
Comme je l’ai dit, avant l’Angleterre, on a pu battre le Brésil en 2023, avant de perdre le mois dernier. Donc on commence à avoir cette habitude d’affronter les grandes nations. En ce moment, on se dit qu’on est prêt à jouer face à n’importe quelle équipe. C’est l’état d’esprit qui nous anime depuis quelques années, espérons que cela nous guidera vers quelque chose de positif à la Coupe du monde.



