Afrique: World Happiness Report 2025 – La Tunisie est-elle vraiment moins heureuse que ses voisins ?

Le World Happiness Report 2025, publié par le Réseau des solutions pour le développement durable des Nations unies (UN SDSN), classe la Tunisie au 113e rang mondial sur 147 pays, avec un score de 4,8 sur 10 en satisfaction de vie. Bien que le pays gagne deux places par rapport à 2024, il reste encore loin derrière les meilleurs élèves africains et mondiaux.
À l’échelle africaine, la Tunisie se positionne 16e sur 40 pays évalués. En haut du classement continental, on retrouve l’île Maurice, suivie de la Libye, tandis que l’Algérie complète le top 3 africain. Ces pays se distinguent par de meilleures performances en matière de santé, de soutien social, de cohésion communautaire et de confiance envers les institutions, autant de leviers clés dans le calcul du bien-être ressenti par les populations.
Sur le plan mondial, le top 5 des pays les plus heureux reste dominé par les pays nordiques. En première position, on retrouve la Finlande, suivie du Danemark, l’Islande, la Suède et les Pays-Bas à la cinquième position.
Ces pays obtiennent tous des scores supérieurs à 7,5/10, grâce à des indicateurs élevés de solidarité sociale, qualité de vie, confiance, et faible corruption.
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Des signaux positifs pour la Tunisie
Malgré sa place modeste, la Tunisie dispose de facteurs de résilience à mettre en valeur. Une société civile dynamique, des projets inclusifs dans les domaines de l’agriculture durable (programme ADAPT), du tourisme responsable (projet TANIT), et des initiatives locales en faveur des jeunes, des femmes et des régions rurales contribuent à renforcer le tissu social.
Le pays s’engage également dans plusieurs objectifs de développement durable (ODD), notamment l’accès à la santé, l’éducation, l’égalité des genres et la lutte contre les inégalités territoriales. Ces efforts, bien que souvent freinés par des défis structurels, posent les bases d’un mieux-être collectif à moyen terme.
La perception élevée de la corruption, le chômage, les inégalités régionales et le coût de la vie restent les principaux freins à une amélioration significative du classement tunisien. Le sentiment d’injustice et la méfiance envers les institutions continuent d’affecter la satisfaction de vie exprimée dans les enquêtes.
Pour remonter durablement dans le classement mondial, la Tunisie devra consolider ses acquis, renforcer la confiance institutionnelle et investir dans un développement plus équitable, durable et centré sur le citoyen.