Afrique: Union africaine – À Juba, les femmes s'unissent pour des solutions locales de paix durable

La Mission de Solidarité de l’Union africaine (UA) sur les Femmes, la Paix et la Sécurité (FPS) a conclu avec succès son rassemblement de haut niveau de deux jours à Juba, renforçant la solidarité africaine et définissant des étapes concrètes pour la mise en œuvre de l’agenda FPS. La mission s’est déroulée sous le thème : « Célébrer les 25 ans de la Résolution 1325 : Solutions Locales, Paix Menée par les Femmes pour le Soudan du Sud : Maintenir l’Espoir Vivant. »

La rencontre a réuni une cohorte diversifiée et complète de parties prenantes sud-soudanaises. Les participantes comprenaient des leaders féminines, des femmes en politique/gouvernance, des femmes du milieu universitaire, ainsi que des représentantes de réseaux de la société civile, d’organisations confessionnelles, de femmes handicapées, de coalitions de femmes, et de représentantes d’organisations de la base et de jeunesse.

Durant ces deux jours, ce groupe diversifié a réfléchi aux progrès, aux réalisations et aux défis rencontrés dans la mise en œuvre de l’agenda FPS au Soudan du Sud au cours de 25 dernières années. Elles ont évalué l’impact des initiatives nationales, régionales et locales; proposé des recommandations concrètes pour accélérer la participation, la protection et le leadership des femmes dans les processus de paix et de sécurité ; et échangé sur les stratégies et actions visant à faire progresser l’agenda de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies (RCSNU 1325) au cours de 25 prochaines années, assurant une participation durable des femmes à la consolidation de la paix, à la prise de décision et à la gouvernance sécuritaire.

Messages clés de la Mission


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La mission a été marquée par des messages synchronisés émanant de l’Union africaine, d’ONU Femmes, du Panel des Sages/FemWise-Africa, et du Gouvernement de la République du Soudan du Sud :

Appel de l’Envoyée Spéciale de l’Union africaine : S.E. Ambassadrice Liberata Mulamula a réaffirmé le soutien non négociable de l’Union africaine à l’inclusion significative des femmes, exhortant le gouvernement à ratifier et à intégrer d’urgence la Convention sur l’Élimination de la Violence à l’Egard des Femmes et des Filles. Elle a souligné l’objectif de la mission qui était de recueillir la sagesse des femmes sud-soudanaises et de veiller à ce que leurs voix soient portées devant le Conseil de paix et de sécurité de l’organisation.

Insistance sur la Redevabilité : S.E. Justice Effie Owuor (Panel des Sages/FemWise-Africa) a souligné que la paix n’est pas encore assurée et nécessite un rétablissement de la confiance de la base vers le sommet. Elle a insisté sur le fait que l’inclusion doit être « significative, pas symbolique », et a appelé à la protection et à l’autonomisation économique cruciales des femmes leaders pour pérenniser leur participation.

Mme Doris Mpoumou, Représentante Spéciale d’ONU Femmes auprès de la Commission de l’Union africaine et de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, a souligné que la mission arrivait à un « moment charnière » pour le Soudan du Sud, exigeant un passage des engagements symboliques à la mise en œuvre tangible de l’agenda FPS. Son message principal a porté sur la nécessité urgente de faire appliquer intégralement le quota de 35% dans toutes les structures de transition, y compris les organes électoraux et constitutionnels, comme exigence fondamentale pour une transition à la fois inclusive et légitime. Elle a réaffirmé le rôle d’ONU Femmes dans la coordination des efforts pour une justice centrée sur les survivantes et le déploiement de Conseillers Principaux en matière de Genre, concluant en louant la « résilience extraordinaire » des femmes sud-soudanaises qui sont centrales à la paix et à la stabilité de la nation.

L’Hon. Viola Samule Sati, Présidente du Caucus Parlementaire des Femmes, a délivré un message fort affirmant que « La paix au Soudan du Sud n’a pas été un miracle—ce sont les femmes qui l’ont bâtie » et qu’en tant que telles, les femmes ont mérité et méritent leur juste place au sein de la direction. Malgré ce rôle essentiel, elle a exprimé sa vive inquiétude face à une réduction préoccupante du nombre de femmes parlementaires et à un accès limité aux postes politiques, avertissant que « le temps ne joue pas en faveur des droits des femmes et de la participation politique ». L’Hon. Sati a déclaré que l’agenda Femmes, Paix et Sécurité est un effort collectif, soulignant la nécessité pour les hommes d’agir en tant qu’alliés et champions en soutenant activement la participation politique des femmes, en s’opposant aux pratiques néfastes comme le mariage précoce et en intensifiant le plaidoyer dans tous les secteurs pour garantir l’égalité des sexes dans la gouvernance.

Engagement du Gouvernement : L’Hon. Sarah Cleto Riel (Ministre par intérim du Genre) a reconnu les défis rencontrés dans l’atteinte du quota de 35% dans les commissions clés, mais a exprimé l’engagement du Gouvernement envers l’agenda FPS. Le Gouvernement a en outre assuré à la délégation qu’il accélérerait le processus de ratification de la Convention de l’UA sur l’Élimination de la Violence à l’Égard des Femmes et des Filles.

S.E. Dr. Abdiweli Mohamed Ali Gaas (Représentant Spécial de l’UA au Soudan du Sud) a souligné que l’agenda FPS est une obligation contractuelle et a insisté sur le fait que les élections de 2027 doivent être une plateforme pour l’engagement total des femmes afin d’assurer une transition légitime.

Recommandations et Conclusion

La mission s’est conclue par un ensemble de recommandations concrètes et fondées sur des preuves, articulées autour de trois domaines thématiques :

Pérenniser les Acquis : Les recommandations ont mis l’accent sur l’institutionnalisation du leadership des femmes en appliquant strictement le quota de 35 % et en accélérant la localisation du Plan d’Action National sur le FPS (PAN-FPS). Elles ont également exhorté à la transformation des normes discriminatoires par la ratification des cadres continentaux clés pour éliminer la violence basée sur le genre.

Élections et Cohésion : Pour sécuriser le processus électoral, la mission a proposé d’établir une cellule de crise électorale nationale dirigée par des femmes pour l’alerte précoce et de créer un mécanisme de financement politique innovant pour les femmes afin de renforcer leur autonomie financière et leur mobilisation politique.

L’Union Africaine exprime sa profonde gratitude aux nombreux partenaires dont l’engagement et la collaboration ont rendu cette mission essentielle possible. Cela inclut le co-hôte, le Ministère du Genre, de l’Enfance et du Bien-être Social de la République du Soudan du Sud, ainsi que le Département des Affaires Politiques, de la Paix et de la Sécurité (PAPS) de l’Union Africaine et la Mission de l’Union africaine au Soudan du Sud (AUMISS).

La mission salue également le soutien technique et financier vital fourni par le Bureau de l’Envoyé Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la Région des Grands Lacs (OSESG-GL), la GIZ, ONU Femmes, le Centre International pour la Paix des Femmes, la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) et Saferworld, soulignant l’effort collectif requis pour faire progresser l’agenda FPS.

La Mission de Solidarité de l’UA a conclu en réaffirmant son partenariat soutenu, s’engageant à soumettre immédiatement ces résultats et recommandations au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine afin de guider le futur soutien politique et technique de l’Union africaine et de ses partenaires.

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