Afrique: Réouverture de l'enquête sur l'assassinat du militant Steve Biko

C’est un enquête emblématique qui est sur le point d’être rouverte en Afrique du Sud : 48 ans après la mort du militant anti-apartheid Steve Biko, tué par la police alors qu’il était en détention, l’enquête reprend ce vendredi 12 septembre 2025. Un événement rendu possible par le combat de sa famille, mais aussi plus largement par une vague de réouvertures de dossiers voulue par le président Cyril Ramaphosa depuis son arrivée au pouvoir en 2018, pour une meilleure justice vis-à-vis des crimes d’apartheid.

Son nom résonne encore, 48 ans plus tard, comme celui de la cruauté du régime d’apartheid, écrit notre correspondant en Afrique du Sud, Valentin Hugues. En 1977, Stephen Bantu Biko, appelé Steve Biko, le fondateur du Mouvement de la Conscience Noire, est sauvagement torturé par une branche spéciale de la police avant de succomber à de graves lésions cérébrales. L’affaire avait alors suscité l’émotion au-delà des frontières de l’Afrique du Sud.

Les bourreaux échappent à la justice

L’année suivante, le procureur de l’époque refuse d’entamer des poursuites. Quand le régime raciste tombe, ses bourreaux témoignent face à la Commission vérité et réconciliation lancée par Nelson Mandela en 1995, ils y demandent l’amnistie pour ce meurtre, mais ne l’obtiennent pas. Ils auraient ainsi dû être poursuivis pour leurs actes, seulement, comme beaucoup, ils échappent à la justice.


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Sa famille se lance alors dans un long combat. Et c’est aujourd’hui, 48 ans plus tard jour pour jour après sa mort, que le procès de Steve Biko est finalement rouvert. Cette lenteur des poursuites est symptomatique d’un déni de justice à l’ère démocratique. Mais, depuis l’arrivée au pouvoir de Cyril Ramaphosa en 2018, de vieux dossiers s’imposent désormais dans les tribunaux du pays, plusieurs décennies plus tard.

Peter Gabriel chante « Biko »

L’enquête de 1977 avait accrédité la version de la police selon laquelle Steve Biko s’était blessé en se cognant la tête contre un mur et personne n’avait été poursuivi en justice pour sa mort, rapporte l’AFP. Mais, en 1997, d’anciens policiers ont confessé avoir agressé le militant, lors des audiences menées par la Commission vérité et réconciliation sur les crimes commis pendant l’époque de l’apartheid. L’histoire tragique du militant des droits humains a inspiré « Biko », la chanson contre l’apartheid du chanteur britannique Peter Gabriel en 1980, puis le film Cry Freedom (1987) de Richard Attenborough.

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