Afrique : Réduction du budget ordinaire de l'ONU – Aller au-delà de simples réformes !

La crise financière qui secoue de nombreux Etats à travers le monde, ne semble pas épargner l’Organisation des Nations unies (ONU) au regard du serrage de ceinture inédit annoncé par son Secrétaire général. En effet, dans deux lettres rendues publiques, le 17 septembre dernier, Antonio Guterres a annoncé aux pays membres et au personnel, une réduction de son budget régulier à hauteur de 15%, soit environ 500 millions de dollars et la suppression d’environ 19% des postes, soit plus de 2 600. Toutes choses qui font croire que l’instance mondiale fait face à des difficultés financières sans précédent. Pouvait-il en être autrement quand on sait que certains membres de l’Organisation ne paient pas la totalité de leurs contributions obligatoires au budget ordinaire et que d’autres ne paient pas à temps ?

Il est souhaitable de revoir le mode de fonctionnement de l’organisation

Pouvait-il encore en être autrement quand on sait que les Etats-Unis qui sont les plus grands contributeurs, accumulaient, en fin janvier, des arriérés de 1,5 milliard de dollar et que depuis le retour de l’iconoclaste président Donald Trump, à la Maison-Blanche, ce dernier n’a versé aucun kopeck à l’ONU ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette cure d’amaigrissement sans précédent, risque d’avoir un impact considérable sur le fonctionnement de l’institution. Certes, le Secrétaire général rassure que l’impact sera réparti entre les trois piliers de l’Organisation, à savoir paix et sécurité, droits humains et développement durable, et que certains secteurs seront épargnés, notamment les programmes d’assistance aux Etats les plus pauvres.


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Toute chose qu’il convient de saluer d’autant que cela montre la clairvoyance de l’ONU qui montre ainsi qu’elle ne veut pas mettre plus en difficulté ces Etats qui tirent déjà le diable par la queue. Mais il n’empêche que la réalité est cruelle ; il ne fait l’ombre d’aucun doute que la suppression de plus de 2 600 postes, constitue un coup dur pour bien des travailleurs de l’ONU qui risquent de se retrouver au chômage. Et ce n’est pas tout. Les régions à fortes tensions où le maintien de paix onusien est crucial pour la survie des pauvres populations qui souffrent le martyre, ressentiront, à coup sûr, les affres de cette réduction du budget de l’instance mondiale.

C’est dire si Guterres a beau rassurer, l’inquiétude demeure d’autant plus que l’organisation elle-même sera contrainte de délocaliser, ne serait-ce que dans un premier temps, une partie de son personnel, de Genève et des USA vers des pays africains où le coût de la vie semble un peu plus supportable. Tout laisse croire que c’est l’avenir même de l’organisation qui se joue à travers ces réformes annoncées. C’est d’autant plus vrai que l’ONU dépend fortement de grands contributeurs. Et comme le dit l’adage, la main qui donne, ordonne. C’est dire si l’ONU n’a autre choix que de subir les desidérata de ces derniers. A preuve, le fait que les USA traînent les pas à délier les cordons de la bourse, alors que leur part contributive au budget ordinaire, représente 22%, contraint l’organisation à des réformes inédites.

Il faut souhaiter que les reformes proposées, aillent dans le sens des fortes attentes des peuples

C’est pourquoi il est souhaitable de revoir le mode de fonctionnement de l’organisation afin de la rendre plus indépendante et souveraine. C’est vrai que c’est un débat aussi vieux que l’institution elle-même, mais qui reste d’actualité. L’ONU a besoin de faire sa mue. Tant qu’elle restera entre les mains des grandes puissances qui disposent de droit de veto, dont elles se servent au gré de leurs intérêts, l’ONU ne sera ni plus ni moins qu’un « machin ». En tout état de cause, si l’on souhaite donner à l’ONU ses lettres de noblesse, il faudrait aller-au-delà de simples réformes. Il en faut plus pour que cette organisation puisse véritablement répondre à sa vocation première.

Celle de maintenir la paix et la sécurité internationale pour un monde plus juste et plus équitable. Cela dit, en attendant que la proposition de réduction du budget 2026 qui se chiffre désormais à 3,238 milliards de dollars, soit adoptée, lors du débat général de haut niveau de l’Assemblée générale de l’ONU qui débute le 23 septembre prochain, il faut souhaiter que les reformes proposées aillent dans le sens des fortes attentes des peuples. Autrement dit, que l’efficacité de l’organisation soit renforcée de sorte à lui permettre de prendre souverainement des décisions fortes et de se donner les moyens de les appliquer. C’est en cela qu’elle parviendra à mettre définitivement fin aux nombreux conflits et autres guerres qui ravagent aujourd’hui notre planète terre.

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