Afrique: RD Congo – Bénin – Retrouvailles, mémoire et ambitions croisées à Rabat

Mardi, au stade Al Madina de Rabat, la République Démocratique du Congo et le Bénin ouvriront leur campagne à la TotalEnergies CAF Coupe d’Afrique des Nations Maroc 2025. Une affiche à forte charge symbolique, entre une sélection congolaise en quête de confirmation et des Guépards de retour sur la scène continentale, six ans après leur épopée égyptienne.

Pour le Bénin, cette CAN marque un retour attendu. Absents lors des éditions 2021 et 2023, les Guépards renouent avec le grand rendez-vous africain portés par un souvenir encore vif : celui de l’été 2019 en Égypte. Une campagne historique, conclue en quarts de finale, qui reste à ce jour la meilleure performance du pays. Parmi les survivants de cette aventure, Saturnin Allagbé. Le gardien béninois, déjà là il y a six ans, incarne ce lien entre passé et présent. « Ce sont de très bons souvenirs, confie-t-il en interne. Mais cette CAN est une nouvelle histoire. »

Cette nouvelle histoire débute donc face à la RD Congo, une sélection que le Bénin connaît peu en compétition officielle, mais qui représente un test immédiat. Pour Gernot Rohr, le sélectionneur béninois, l’objectif est clair : avancer pas à pas, sans s’interdire de rêver. « Nous sommes tous fiers d’être présents à cette CAN : les joueurs, le staff. Le premier pas, c’est de faire un bon match contre la RDC. Ensuite, on fera le maximum pour aller le plus loin possible, pourquoi pas jusqu’au 18 janvier », glisse-t-il, en référence à la date de la finale.

Placés dans le Groupe D, les Guépards n’ont pas été épargnés par le tirage. Le Sénégal, vainqueur de la CAN 2021, la RD Congo, troisième en 2015 et quatrième en 2023, et le Botswana complètent une poule dense. Dans ce contexte, l’entrée en matière face aux Léopards prend une importance particulière. Un bon résultat permettrait au Bénin d’installer immédiatement sa dynamique et de rappeler que 2019 n’était pas un accident.


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En face, la RD Congo avance avec un mélange d’expérience et de renouveau. Maroc 2025 sera la sixième Coupe d’Afrique des Nations de Chancel Mbemba, capitaine et leader naturel d’un groupe où onze joueurs découvriront pour la première fois l’atmosphère d’une CAN. Un chiffre révélateur d’une transition assumée par Sébastien Desabre, qui a choisi de renouveler partiellement son effectif tout en conservant une ossature solide.

Le sélectionneur congolais ne cache pas son attachement particulier à ce rendez-vous face au Bénin. D’abord pour la dimension humaine. Sa relation avec Gernot Rohr dépasse le cadre strictement professionnel, nourrie par des années de respect mutuel. Ensuite pour une histoire plus intime : Saturnin Allagbé a été l’un de ses joueurs à Niort. « On se connaît bien, souligne Desabre. Mais une fois le coup d’envoi donné, seule comptera la performance collective. »

Sur le plan statistique, les Léopards abordent cette rencontre avec un certain vécu. Présente à neuf reprises en phase finale de la CAN depuis 2000, la RDC s’est qualifiée régulièrement et a atteint le dernier carré à deux reprises au cours des quinze dernières années. Leur quatrième place en 2023, obtenue en Côte d’Ivoire, a confirmé leur statut de sélection capable d’aller loin lorsqu’elle trouve son équilibre.

Le Bénin, lui, dispute sa cinquième phase finale de CAN. Avant 2019, les Guépards n’avaient jamais dépassé le premier tour. Depuis, le discours a changé, tout comme les attentes. Lors des qualifications pour Maroc 2025, ils ont montré une solidité défensive notable, concédant peu de buts et s’appuyant sur une organisation rigoureuse, marque de fabrique des équipes de Gernot Rohr.

Cette opposition promet donc un duel de styles : la puissance et l’impact physique congolais face au bloc compact et discipliné béninois. Dans un stade Al Madina qui s’annonce bien garni, chaque détail comptera. La gestion des temps forts, l’efficacité dans les surfaces, mais aussi la capacité à maîtriser l’enjeu émotionnel d’un premier match.

À Rabat, il ne s’agira pas encore de viser le trophée, mais de poser les bases. Pour la RDC, confirmer son statut et accompagner ses nouveaux visages dans le bain continental. Pour le Bénin, rappeler que les Guépards savent mordre lorsqu’on les croit sur la retenue.

Ce qui a été dit :

Gernot Rohr – Bénin : « Cinq joueurs seront suspendus pour ce match : Junior Olaitan, Steve Mounié, Andreas Hountondji, Mohamed Tijani et Marcel Dandjinou. Mais depuis toujours, ce qui caractérise ce groupe, c’est sa grande solidarité. C’est précisément dans ces moments-là qu’elle doit s’exprimer. Cinq absences importantes, certes, mais nous les compenseront collectivement, avec la combativité et l’engagement indispensables. Et avec ce que j’ai durant les entraînements, je peux vous dire que les joueurs aptes sont prêts.»

Sébastien Desabre – RD Congo : « Je connais très bien Gernot Rohr, c’est mon aîné. Il essaie de nous faire endosser le costume de favoris, mais nous restons avant tout concentrés sur nous-mêmes. Concernant l’effectif, seul Simon Banza ne figurera pas sur la feuille de match. »

Les statistique d’avant-match

Les deux équipes se retrouvent pour une troisième confrontation, après s’être affrontées lors des éliminatoires du Mondial 2022. Le premier match, au Bénin, s’était soldé par un nul (1-1). Au retour, la RD Congo s’était imposée 2-0 à domicile.

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