Afrique: Parlement panafricain – Les réparations coloniales au coeur des débats

La question des réparations pour les Africains et les peuples d’ascendance africaine s’invite, pour la première fois, en plénière au Parlement panafricain. Organe consultatif de l’Union africaine, le Parlement réunit des députés issus des parlements nationaux pour porter la voix des peuples africains.

La cinquième session ordinaire du Parlement panafricain s’est ouverte ce lundi 21 juillet au siège à Midrand, en Afrique du Sud, pour deux semaines de débats. Au coeur des discussions : les réparations pour le colonialisme, la traite négrière et l’apartheid avec des résolutions pour réparer ces traumatismes historiques et défendre une justice globale, fondée sur la dignité, la reconnaissance et une réforme de la gouvernance mondiale.

Après la restitution des trésors royaux au Bénin, les parlementaires panafricains espèrent franchir un nouveau cap. L’objectif affiché est de faire avancer la justice en plaidant pour une meilleure reconnaissance de la place de l’Afrique dans la gouvernance mondiale. Pour le député béninois Nicaise Fagnon, les réparations vont bien au-delà de l’argent : « L’Afrique est lésée, les pays africains sont victimes de notations par des institutions qui ne connaissent pas l’Afrique, ce qui limite drastiquement l’accès aux marchés de capitaux internationaux. L’OMC semble impuissante face à la politique américaine. Ici, en Afrique du Sud, nous sommes victimes de tarifs douaniers unilatéraux, comme d’autres pays africains. Ça ne peut pas continuer comme ça. ».

Les limites du Parlement panafricain

Optimiste, mais lucide, le président du Parlement panafricain, Chief Fortune Charumbira, reconnait toutefois les limites de l’institution : « Le Parlement panafricain ne peut pas contraindre des pays comme le Royaume-Uni ou la France à verser des réparations, mais il veut clarifier les demandes, en précisant clairement la responsabilité des anciennes puissances coloniales. L’application passera par l’Union africaine, même si elle n’a pas les moyens de forcer les pays étrangers à payer. L’objectif est de s’appuyer sur d’autres leviers, notamment diplomatiques telles que les Nations unies, pour pousser la cause des réparations à l’international. »

Une limite assumée, mais qui n’empêche pas le Parlement panafricain de vouloir peser dans le débat sur les réparations et faire entendre la voix du continent sur la scène mondiale.

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