Afrique: Maroc-Mali – Un choc d'équilibres, entre maîtrise attendue et défi malien

Deuxième sortie et déjà un test. Après une entrée réussie face aux Comores (2-0), le Maroc aborde son deuxième match de groupe de la TotalEnergies CAF Coupe d’Afrique des Nations 2025, avec l’ambition claire de valider rapidement son billet pour la suite de la compétition. En face, le Mali avance sous pression, mais sans renoncer à ses principes, dans un duel qui s’annonce plus serré que ne le suggère l’étiquette de favori.
Walid Regragui ne s’en cache pas : ce Maroc-Mali marque « l’entrée dans la vraie compétition ». Le sélectionneur des Lions de l’Atlas, satisfait de la maîtrise affichée lors du match d’ouverture, sait toutefois que le contexte change. « Le premier match est toujours compliqué dans l’histoire de la CAN. Le deuxième, c’est autre chose. On affronte une équipe qu’on connaît très bien et qui nous connaît très bien », a-t-il insisté en conférence de presse.
Le Maroc, entre gestion et exigence
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À domicile, le Maroc assume son statut. Celui d’organisateur, mais surtout celui d’équipe attendue. Regragui parle d’une pression « assumée depuis des mois», sans la fuir. S’il a reconnu une possession parfois stérile en première période face aux Comores, le sélectionneur défend la lecture globale : contrôle du jeu, patience, capacité à faire plier l’adversaire.
« Le football de très haut niveau, aujourd’hui, c’est aussi savoir régler des problèmes en cours de match », rappelle-t-il, soulignant les ressources mentales de son groupe. Les absences et petites alertes physiques, elles, sont relativisées. Hormis Romain Saiss, touché par une légère élongation, le groupe se présente quasiment au complet. Achraf Hakimi, en reprise progressive, est géré sur la durée : « On le prépare pour tout le tournoi, pas pour un match. »
Au-delà de l’aspect tactique, Regragui a aussi longuement évoqué la gestion des jeunes talents, à commencer par Abdelhamid Aït Boudlal. « C’est une pépite. Le plus important, c’est de ne pas le griller », a-t-il expliqué, laissant planer le doute sur une éventuelle titularisation, sans fermer aucune porte.
Le Mali, respecté mais ambitieux
Côté malien, le discours est clair : respect sans complexe. Tom Saintfiet reconnaît le Maroc comme « l’une des équipes les plus fortes d’Afrique, voire du monde », tout en affirmant la qualité de son propre groupe. Le nul concédé face à la Zambie (1-1), après un match longtemps maîtrisé, a laissé des regrets et ajouté de la pression, mais pas de résignation.
« On a besoin de points contre le Maroc », assume le technicien belge, qui refuse l’idée de fermer le jeu. Fidèle à sa philosophie, le Mali ne viendra pas « mettre le bus », malgré le contexte et les 60 000 supporters attendus. « On a de bons joueurs, on va jouer offensivement », promet-il, rappelant au passage un précédent succès contre le Maroc avec une possession minimale, mais une efficacité maximale.
Yves Bissouma, de son côté, s’est montré bref et concentré. Malgré une période compliquée en club, le milieu de terrain a recentré le débat : « Ce qui compte aujourd’hui, c’est le Mali. Le reste ne m’intéresse pas. » Un message simple, mais révélateur de l’état d’esprit malien.
Si le Maroc part favori, Regragui se garde bien de toute autosatisfaction. Son analyse du Mali est empreinte de respect et de lucidité. « Le jour où ils auront ce déclic dans la gestion des émotions, ils seront très dangereux », estime-t-il, traçant un parallèle avec le Maroc d’avant. Un avertissement autant qu’un hommage.
Les propos d’avant-match
Tom Saintfiet – Sélectionneur Mali : « La pression repose avant tout sur le Maroc. Ils sont annoncés comme de grands favoris, ils jouent à domicile et disposent d’une grande équipe, avec de l’expérience et de la qualité à tous les postes. De notre côté, nous avançons sans complexe. Nous venons pour jouer notre chance, avec l’envie de créer la surprise, incha’Allah, vendredi. Le groupe est au complet : les 28 joueurs sont disponibles, prêts à répondre présent et à se battre ensemble. »
Walid Regragui – Sélectionneur Maroc : « Le Mali a toujours produit de grands joueurs, c’est une constante de son histoire. Et chaque fois qu’il affronte le Maroc, on sent cette motivation supplémentaire, cette envie d’exploit — malheureusement pour nous — qui pousse souvent cette équipe à se dépasser, à courir davantage et à élever son niveau au-delà de ses standards habituels. »
La stat d’avant-match
Il s’agira de la deuxième confrontation entre le Maroc et le Mali en phase finale de la CAN, après leur affrontement en demi-finale de l’édition 2004.Lors de ce match disputé à Tunis, le Maroc s’était imposé 4-0, grâce à un doublé de Youssef Mokhtari, complété par des buts de Youssef Hadji et Nabil Baha.
Ce succès reste à ce jour la plus large victoire des Lions de l’Atlas en CAN, tout comme la plus lourde défaite du Mali dans l’histoire de la phase finale. Walid Regragui, actuel sélectionneur marocain, était titulaire ce jour-là.



