Afrique: Le difficile financement des projets d'accès à l'eau

À partir de ce mercredi 13 août et jusqu’à vendredi 15 août, se tient au Cap, en Afrique du Sud, un sommet de l’Union africaine (UA) et de l’AIP, l’Africa Water Investment Program, sur l’investissement dans l’eau. Un enjeu de taille. Selon l’ONU, encore 35% de la population africaine n’a pas accès à l’eau potable. Combler le manque nécessite d’importants investissements.

30 milliards de dollars par an. Voilà à combien s’élève le manque d’investissement pour mener à bien les projets nécessaires pour l’accès à l’eau et l’assainissement, peut-on lire sur le site du sommet. Au-delà de la mobilisation de fonds internationaux, une partie des difficultés pour investir est liée aux conditions d’emprunts.

« Il y a un problème d’accès aux crédits et avec des taux d’intérêt qui peuvent être très élevés, en tout cas pour des opérateurs nationaux, commente Mathieu Le Corre, responsable du département service essentiel et ressources naturelles du Gret, une organisation de solidarité internationale. Si on est un opérateur de services d’eau à Madagascar et si on veut investir 15 000 euros pour étendre son service, si on va demander un prêt à une banque, le taux d’intérêt annuel va être de l’ordre de 18%. Cela ne rentrera pas dans le plan d’affaires de cet opérateur. »

Financement sur le long terme

L’un des enjeux pour approvisionner correctement en eau tous les Africains, souligne également Mathieu Le Corre, c’est le financement sur le long terme. Dans un projet, « il y a les coûts de premier établissement qui sont très souvent apportés par des bailleurs internationaux. Ensuite, l’hypothèse est faite que le tarif, c’est-à-dire ce que les usagers vont payer, permettront de couvrir les coûts de fonctionnement de moyen-long terme du service. Or, en réalité, souvent, cela ne permet pas de couvrir l’ensemble des coûts de renouvellement. » Aux yeux de Mathieu Le Corre, pour assurer un service durable dans le temps, une triple approche pourrait être efficace : usager, finance publique, et partenaires internationaux.

À travers ce sommet, l’un des objectifs, c’est de mobiliser des financements climats. Car l’accès à l’eau est aussi une question d’adaptation, adaptation à la raréfaction de certaines ressources en eau, adaptation aussi à des événements climatiques, comme des inondations, qui peuvent détruire des infrastructures.

Par ailleurs, « il y a eu des expériences avec des crédits carbone », se souvient Mathieu Le Corre. « Un opérateur qui passerait d’un groupe électrogène pour pomper à des panneaux solaires réduirait ses émissions et pourrait prétendre à des crédits carbones. Mais à ma connaissance, c’est encore balbutiant dans le secteur de l’eau. »

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