Afrique: L'agriculture – Un moteur de croissance et de création d'emplois pour le continent

En prélude à l’Africa Food Systems Forum (AFSF) 2025 qui se tiendra du 31 août au 5 septembre à Diamniadio, au Sénégal, la Fondation Mastercard a organisé ce jeudi 28 août une rencontre médias virtuelle exclusive avec de jeunes agripreneurs africains. Un rendez-vous placé sous le thème « La jeunesse africaine, moteur de collaboration, d’innovation et de mise en œuvre pour la transformation des systèmes agroalimentaires ».
Cette session a permis de mettre en avant les initiatives d’une nouvelle génération d’entrepreneurs engagés pour bâtir l’avenir agricole du continent.
Dès l’ouverture, Oumou Souloy, responsable de la communication de la Fondation Mastercard, a rappelé que l’agriculture est un secteur stratégique pour l’Afrique, ayant généré 457 milliards de dollars en 2023, avec des perspectives d’atteindre 1 000 milliards d’ici 2030. « Lorsqu’ils sont soutenus et mis en avant, les jeunes deviennent des moteurs d’innovation capables de transformer les récits autour de l’agriculture africaine », a-t-elle affirmé.
Dans le même esprit, Wambi Chege, directrice en charge du secteur de l’agriculture à la Fondation Mastercard, a souligné que l’organisation, présente dans sept pays africains dont le Sénégal, ambitionne de créer 30 millions d’emplois dignes et épanouissants pour les jeunes d’ici quelques années, dont 21 millions réservés aux femmes.
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Depuis le lancement de la stratégie Young Africa Works, plus de 30,7 milliards de dollars ont déjà été investis dans l’agriculture, l’éducation, la santé et le numérique. L’agriculture concentre 23 % de ces investissements avec près de 50 % des emplois créés, permettant déjà à 7,3 millions de jeunes, dont une majorité de femmes, de bénéficier de nouvelles opportunités.
Au cours de la rencontre, plusieurs jeunes entrepreneurs ont partagé leurs parcours et leurs défis. Youma Thierno Deme, fondatrice de Hayfa Foods au Sénégal, spécialisée dans les légumes séchés, a évoqué les difficultés liées à l’approvisionnement en matières premières, à l’accès au financement et aux certifications nécessaires pour exporter ses produits. Elle a également dénoncé la concurrence des produits importés qui fragilise les PME locales.
Dans la même foulée, Emmanuel Mwanza, fondateur de GO JET Investments au Malawi, qui travaille avec plus de 20 000 agriculteurs, a insisté sur le besoin de financements accrus et de partenariats pour renforcer la visibilité de son entreprise et développer des solutions de stockage.
Nana Kusi Appiah, fondateur de GanaFert Limited au Ghana, a pour sa part mis en lumière le manque de formation continue pour les jeunes entrepreneurs et la difficulté de passer à l’échelle supérieure pour soutenir davantage de familles agricoles locales.
Enfin, Latifa Diedhiou, co-fondatrice de NUTRIVIE, a insisté sur les défis logistiques, notamment liés à la conservation et au transport des produits entre les zones de production et les zones de consommation, qui nécessitent des investissements lourds en infrastructures.
Ces témoignages traduisent une réalité commune, celle des jeunes agripreneurs africains qui innovent et créent des solutions adaptées aux réalités locales, mais restent confrontés à des obstacles persistants allant du financement à l’accès aux infrastructures et aux normes internationales.
Pourtant, leur détermination montre que l’agriculture n’est pas seulement un secteur de subsistance, mais bien un moteur de croissance et de création d’emplois pour le continent.
Pour rappel, l’édition 2025 de l’AFSF, organisée sous le haut patronage du président sénégalais Bassirou Diomaye Diakhar Faye, réunira des décideurs politiques, des leaders du secteur privé et public, des chercheurs, des jeunes champions et des partenaires de développement venus d’Afrique et d’ailleurs.


