Afrique: Forum pour la résilience en Afrique 2025 – Renforcer l'esprit d'entreprise et les opportunités de financement pour les jeunes afin de consolider la résilience économique de l'Afrique (panélistes)

« L’entrepreneuriat des jeunes pour la résilience économique en Afrique » a fait l’objet d’un panel organisé jeudi dans le cadre de la sixième édition du Forum pour la résilience en Afrique qui se tient du 1er au 3 octobre à Abidjan, sous l’égide du Groupe de la Banque africaine de développement. Les échanges ont mis en avant le caractère urgent d’un soutien plus appuyé aux jeunes entrepreneurs du continent.

La session a permis de présenter des initiatives fructueuses mises en place par des institutions qui encouragent l’entrepreneuriat chez les jeunes afin de renforcer la résilience économique, à l’instar de la Banque d’investissement pour l’entrepreneuriat des jeunes, initiée par le Fonds africain de développement, le guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement. Elle a mis également en lumière des initiatives de jeunes entrepreneurs qui ont pu passer de la fragilité à la résilience. L’objectif est de parvenir à un cadre favorable pour les financements des projets des jeunes misant sur l’innovation, la créativité et la chaîne de valeur.

Le rôle des collectivités locales a été mis en relief par Victorine Ndeye, maire de la commune de Niaguiss, dans le sud du Sénégal, une zone à vocation agricole. « Plus de 60% de notre population a moins de 35 ans ; il faut analyser l’impact réel des financements accordés aux jeunes », a-t-elle souligné.

Cette ancienne ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire du Sénégal a livré des expériences vécues dans sa commune avec la mise en place de fermes d’aquaculture, d’un regroupement de coopératives et la formation à l’entreprenariat des jeunes et des femmes. « Il faut accompagner les jeunes dans les secteurs d’activité qui les intéressent pour les aider à construire rapidement leur autonomie », a-t-elle soutenu.

L’importance des partenariats est ressortie dans les échanges entre panélistes. Martin Kipping, administrateur du Groupe de la Banque africaine de développement, représentant l’Allemagne, a « applaudi l’orientation de la Banque vers les partenariats… La Banque est un partenaire important pour l’Allemagne, et la coopération avec la GIZ va dans ce sens », a-t-il précisé, faisant référence à l’Agence de coopération internationale allemande pour le développement (GIZ).

Outre l’intérêt manifeste porté aux partenariats, un plaidoyer général s’est exprimé en faveur d’une implication plus audacieuse en faveur des jeunes : « Mettez les jeunes au coeur de vos activités ! », « rien ne peut se faire sans les jeunes ! », a-t-on entendu au cours de la session. Martin Kipping a également salué l’engagement du Groupe de la Banque pour développer les compétences des jeunes : « La jeunesse est une solution pour nous », a-t-il insisté.

M. Kipping a également évoqué le soutien de l’Allemagne aux programmes de fragilité et de résilience des pays, en particulier dans le Sahel, pour renforcer les compétences et la création d’emploi. « Nous devons améliorer les instruments, en particulier ceux relatifs aux financements accordés aux PME », principaux pourvoyeurs d’emplois, a-t-il suggéré.

Ernest Mugisha, jeune agripreneur du Rwanda, a expliqué comment, en 2018, après ses études secondaires et une orientation vers des études d’informatique, il s’était lancé dans l’agriculture, malgré les préjugés. La vente par son père du terrain agricole familial pour lui acheter un ordinateur avait été déterminante dans son changement d’orientation professionnelle. Après beaucoup de difficultés pour obtenir un financement, il a pu lancer sa start-up avec l’appui de partenaires. Aujourd’hui, grâce à des pratiques audacieuses d’innovation, il exporte une partie de sa production agricole vers la Chine. Il a exhorté les jeunes Africains à dépasser leurs préjugés et à ne pas renoncer face aux obstacles liés à l’accès au crédit. Il a appelé gouvernements et entreprises à aider les jeunes à trouver des financements.

Omar Abdi, directeur exécutif adjoint des programmes à l’UNICEF, a salué l’expérience de jeunes comme Ernest qui est très illustrative de ce que représente la résilience. « Lorsque les jeunes reçoivent les outils et l’appui nécessaires, ils résistent aux chocs ». Il a recommandé d’investir dans les services sociaux de base pour mieux construire la résilience.

Il a présenté des initiatives prises au Burkina Faso, grâce auxquelles des adolescents déplacés ont pu poursuivre leur scolarité, et en Mauritanie où le programme « SAFIA », un centre d’activités pour les jeunes filles, offre formation, éducation et soutien psychosocial pour l’autonomisation des adolescentes.

Kwame Abrokwa, directeur principal pour la finance durable à Fidelity Bank, a indiqué que la banque ghanéenne disposait d’une cellule de financement durable et accordait des financements concessionnels à un taux de 10%, au lieu de 20% en général.

« Le programme Bridge in agriculture, mené avec la fondation Mastercard, doté d’environ 4,08 millions d’euros (60 millions de cedis), a soutenu 12 000 emplois existants », car « avec le risque perçu, les banques ont déserté le secteur agricole », a-t-il noté.

Impliquée dans la durabilité, Fidelity Bank organise chaque année une conférence sur le développement durable et met en place la « Fidelity Young Entrepreneurs Initiative » destinée aux jeunes. La plus grande banque privée du Ghana travaille avec des partenaires comme l’ambassade des Pays-Bas, la fondation Mastercard et Orange Inspire Masterclass.

La session était modérée par Tapera Jeffrey Muzira, responsable au Département du capital humain, de la jeunesse et du développement des compétences du Groupe de la Banque africaine de développement.

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