Afrique: En prélude à la reconstitution des ressources du FAD-17, le Groupe de la Banque africaine de développement renforce sa coopération avec ses principaux actionnaires

Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Sidi Ould Tah, a rencontré, vendredi à Washington D.C., de hauts responsables gouvernementaux de la France, de la Belgique et du Luxembourg, trois actionnaires majeurs de l’institution, marquant sa volonté de renforcer davantage la coopération avec les pays membres.
Cette semaine, le président Ould Tah a participé à ses premières Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international depuis sa prise de fonction en tant que président du Groupe de la Banque africaine de développement. Il y a multiplié les rencontres avec de hauts dirigeants des institutions bilatérales et multilatérales, les dirigeants du secteur privé, des gestionnaires de fonds de garantie, des banquiers, mais aussi et surtout de hauts responsables gouvernementaux de pays membres et non membres du Groupe de la Banque.
Au centre de ses échanges se trouvait la dix-septième reconstitution des ressources du Fonds africain de développement, dont la réunion d’annonces de contributions est prévue les 15 et 16 décembre à Londres. Le Fonds africain de développement, le guichet concessionnel du Groupe de la Banque fournit des prêts à faible taux d’intérêt, des appuis techniques et une assistance aux 37 pays africains les plus vulnérables.
Les réunions ont également été l’occasion pour le président Ould Tah de présenter sa vision des « quatre points cardinaux » pour le Groupe de la Banque, axée sur l’amélioration de l’accès de l’Afrique au capital, la réforme de l’architecture financière du continent, l’exploitation de son potentiel démographique et la construction d’infrastructures résilientes au changement climatique.
Le président Ould Tah s’est ainsi entretenu avec le directeur général du Trésor français, Bertrand Dumont. La France figure parmi les partenaires les plus importants du Groupe de la Banque africaine de développement. Paris a apporté 560 millions d’euros à la reconstitution des ressources du FAD-16, faisant de la France le 4e plus gros contributeur du Fonds. La France fournit un soutien important à des programmes phares de la Banque tels que l’Initiative Desert to Power » et la Mission 300 dans le secteur énergétique, ou encore la Grande muraille verte et l’initiative AFAWA en faveur des femmes entrepreneures du continent.
M. Ould Tah s’est également entretenu avec le directeur général du Groupe de l’Agence française de développement (AFD), Rémy Rioux. Les deux institutions ont conclu un accord-cadre de cofinancement et de partenariat (2021-2026). L’AFD a financé des projets dans ce cadre pour 1,64 milliard d’euros à ce jour, couvrant des domaines clés tels que le changement climatique, la fragilité, le développement du secteur privé et l’intégration régionale.
Lors de sa rencontre avec Mme Heidy Romboust, directrice générale de la Coopération au développement et à l’Aide humanitaire de la Belgique, M. Ould Tah a salué la coopération exemplaire de son pays avec le Groupe de la Banque. La Belgique, partage des priorités stratégiques avec l’institution panafricaine de financement du développement : 13 des 14 pays prioritaires de la coopération internationale belge sont situés en Afrique. La contribution belge à la reconstitution des ressources du FAD-16 s’élevait à 79,4 millions d’euros, soit une augmentation de 4,15% par rapport à sa contribution au FAD-15.
Lors de sa rencontre avec le ministre des Finances du Luxembourg, Gilles Roth, le président Ould Tah a plaidé pour que le Grand-Duché renforce son engagement pour le FAD-17. En effet, le Grand-Duché du Luxembourg figure parmi les rares pays industrialisés qui consacrent plus de 0,7% de leur revenu national brut (RNB) à l’aide publique au développement.
Depuis qu’il a rejoint le Groupe de la Banque en tant qu’actionnaire en 2014, le Luxembourg fait partie des contributeurs réguliers au Fonds africain de développement. En 2022, il avait débloqué 12,7 millions d’euros pour la reconstitution des ressources du FAD-16. Il fait partie des trois primo-contributeurs avec les Pays-Bas et l’Agence suédoise de coopération internationale au Fonds fiduciaire pour le développement des marchés de capitaux (CMDTF) pour améliorer les cadres réglementaires des marchés des capitaux en Afrique et élargir la base des investisseurs.
Le Groupe de la Banque de développement est la première institution de financement du développement en Afrique. Les projets et programmes financés par l’institution ont bénéficié à plus de 560 millions de personnes sur le continent au cours de la dernière décennie.



