Afrique du Sud: un policier réaccuse en commission son ministre de tutelle de liens avec le crime organisé

Une commission d’enquête judiciaire sur les liens présumés entre personnel politique et crime organisé en Afrique du Sud, ordonnée par le président Cyril Ramaphosa, a commencé ses auditions publiques le 17 septembre. Premier témoin à être entendu : le chef de la police régionale de la province du KwaZulu-Natal (est), Nhlanhla Mkhwanazi, qui a mis le feu aux poudres lors d’une spectaculaire conférence de presse le 6 juillet. Compte-rendu.

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Avec notre correspondante à Johannesburg, Valentin Hugues

Après des révélations chocs d’un haut gradé de la police sur l’étendue de la corruption pointant du doigt notamment son ministre de tutelle, le lanceur d’alerte Nhlanhla Mkhwanazi est auditionné cette semaine pour préciser ses soupçons. Il est le premier témoin de cette commission mise en place par le président du pays, Cyril Ramaphosa, à la suite de ces révélations.

Pendant plusieurs heures, Nhlanhla Mkhwanazi a été assommé de questions. Son communiqué est décortiqué, chaque ligne y est analysée. « En ce qui concerne ce paragraphe, mon objectif était de démontrer que le système pénal a été soumis à des pressions constantes, à tel point que nous pensons qu’il risque réellement de s’effondrer complètement si rien n’est fait », s’est-il défendu.

C’est en fait le long discours qu’il a tenu en juillet dernier qui est regardé de près, paragraphe par paragraphe. À l’époque, sa déclaration sans précédent crée une onde de choc en Afrique du Sud. Il y accuse notamment le ministre de la Police d’entretenir des liens avec des organisations criminelles. Ledit ministre a depuis été mis « en congé », et Cyril Ramaphosa a lancé cette commission pour faire toute la lumière.

D’autres « vont témoigner devant cette commission et présenteront les preuves »

Le lieutenant-général, lanceur d’alerte, est donc le premier à témoigner. « Ma conférence de presse de juillet était le fruit d’un effort collectif, d’hommes et de femmes au courant, qui ont rassemblé des preuves pour appuyer nos accusations, a affirmé Nhlanhla Mkhwanazi. Eux aussi vont témoigner devant cette commission et présenteront les preuves qui démontrent les liens entre les organisations criminelles et le ministre lui-même »

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Le ministre de la Police, qui a toujours nié les faits, sera, lui aussi, auditionné. D’ici à trois mois, la commission devra trancher : les accusations sont-elles fondées, oui ou non ?

La première économie du continent est minée par une criminalité incontrôlée et des scandales de corruption à répétition, alimentés par de puissants réseaux criminels.

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