Afrique du Sud: la convention sur le dialogue national bat son plein à Pretoria

En Afrique du Sud, pendant deux jours, un millier de personnes venues de tout le pays et de différents secteurs se rassemblent à Pretoria pour donner un cadre au dialogue national qui aura lieu ces prochains mois. Une occasion de réfléchir à l’avenir de la démocratie sud-africaine voulue par le président Cyril Ramaphosa, alors que le pays fait face à de nombreux défis, comme le chômage et la criminalité. Cette première convention est donc une étape décisive, pour que le dialogue national fonctionne au mieux.
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Avec notre correspondant en Afrique du Sud, Valentin Hugues
Les délégations arrivent une par une. Environ 1 000 personnes venues des quatre coins d’Afrique du Sud sont réunies pour cette première convention nationale, ouverte par le président Cyril Ramaphosa. « Nous sommes tous d’accord pour dire qu’il y a encore beaucoup de fractures dans notre pays. Si on se rassemble aujourd’hui, c’est pour s’écouter et réfléchir ensemble à une nouvelle voie pour notre pays. Nous nous réunissons à un moment où les défis sont nombreux : inégalités, pauvreté croissante, et chômage qui continue d’augmenter ».
Sinesipho Soxujwa, demande par exemple plus d’industries locales pour réduire le taux de chômage, qui dépasse les 30% en Afrique du Sud. « Il y a déjà eu beaucoup de négociations et d’échanges, mais rien n’a changé. On a donc décidé de participer aujourd’hui pour s’assurer que la voix de la classe ouvrière sera entendue. Nous voulons influencer les décisions politiques. Tout ce qu’on demande, c’est plus de créations d’emploi, pour relever nos niveaux de vie, nous la classe ouvrière ».
Différentes thématiques de discussions
Toute la journée, d’autres thèmes ont ainsi été abordés, comme le crime, la corruption ou l’éducation. Pendant ces deux jours, différents ateliers ont été organisés pour préparer ces citoyens à initier le dialogue partout dans le pays. L’objectif, c’est d’engager la discussion avec 10 millions de Sud-africains pendant presque un an. Mais pour ça il faut un peu de méthode, illustration avec la session « Education ».
Itumeleng Mothlabane, est membre de l’association « éducation équitable ». Elle entraîne les participants. « C’est comme une version pilote. On cherche à imaginer les dialogues nationaux qui auront lieu après cette convention. Nous espérons sortir de cette salle avec des idées créatives, que nous mettrons en place avec la population ».
Débats entre citoyens anonymes
Chaque table regroupe des citoyens qui ne se connaissent pas. Sur une grande feuille blanche, ils doivent imaginer, ensemble, leur système scolaire idéal, comme l’exprime cette participante. « Je suis d’accord avec vous sur la surpopulation des classes, mais j’aimerais ajouter qu’il y a aussi trop d’écoles fermées ».
Puis chaque groupe présente son travail. « Les enfants entrent à l’école, et ensuite seulement la moitié d’entre eux vont jusqu’au bac. Nous voulons que tout enfant qui entre dans le système scolaire soit assuré d’aller au bout ». Et les autres participants sont invités à réagir, comme l’explique Itumeleng Mothlabane. « Ils s’entrainent à mener un dialogue. Par exemple, là, nous avons parlé de nos rêves. Parce qu’on cherche toujours à d’abord identifier les problèmes. Nous, on propose de commencer par imaginer la solution, pour tout de suite réfléchir aux moyens d’y parvenir ».
Après ces deux jours d’entraînement. Chacun retournera dans son école, dans son lieu de culte ou dans sa mairie, pour initier des dialogues citoyens à travers tout le pays.
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