Afrique de l'Ouest: Sob Esmel Lambert – « Il y a un bon potentiel qui peut intéresser les investisseurs ivoiriens »

En marge de la cérémonie de lancement du mégaprojet minier Simandou, en Guinée, nous avions rencontré le chargé d’affaires de l’ambassade de Côte d’Ivoire pour en savoir davantage sur la coopération Côte d’Ivoire-Guinée.
Votre Excellence, on note une forte présence d’Ivoiriens en Guinée. Pouvez-vous nous donner le nombre de ceux qui sont enregistrés à l’ambassade ?
Selon les chiffres officiels des autorités diplomatiques, ils sont au nombre de 7 000.
Dans quels secteurs d’activité évoluent-ils dans ce pays voisin ?
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Il faut souligner que le plus gros lot d’Ivoiriens est en Guinée pour des raisons purement académiques. Ils sont, en effet, étudiants, soit en médecine, soit en pharmacie. Il y a aussi un grand nombre qu’on retrouve dans plusieurs secteurs d’activité. Entre autres, les mines, le numérique, l’import-export, le Bâtiment et les travaux publics (Btp), le transport. Les Ivoiriens en Guinée sont aussi dans la restauration, l’hôtellerie, le commerce, etc.
Quel est le niveau des échanges commerciaux entre les deux pays ?
S’agissant des relations commerciales entre nos deux pays, on a noté, hélas, une légère baisse des échanges entre 2023 et 2024. De 60,180 milliards de FCfa en 2023, on est passé à 60,179 milliards FCfa en 2024. La balance commerciale, quant à elle, est excédentaire avec 59,079 milliards de FCfa en 2024 pour la Côte d’Ivoire.
Peut-on connaître les principaux produits qui sont à la base des échanges commerciaux entre les deux pays ?
La Côte d’Ivoire, dans sa dynamique d’échange commercial avec ce pays amis et frère, s’appuie sur la panoplie de produits à forte valeur ajoutée qu’elle fabrique. Ainsi, vers la Guinée, la Côte d’Ivoire exporte des articles comme les chaussures, les huiles essentielles et des extraits végétaux, des bouillons culinaires diverses et bien d’autres produits. En ce qui concerne les articles que notre pays exporte de la guinée, on note les chaussures, les machines mécaniques, les ouvrages en caoutchouc, etc.
Excellence, à part les études qui attirent une forte communauté d’étudiants ivoiriens en Guinée, on note qu’il y a des investisseurs et des commerçants. Quelles sont les principales sources de motivation capables d’attirer les commerçants et les investisseurs ivoiriens vers la Guinée ?
La Guinée est une nation à fort potentiel économique. Elle est riche de son sous-sol, de ses matières premières. À telle enseigne qu’on n’hésite pas à parler de scandale géologique. Ce qui peut attirer un investisseur ivoirien en Guinée, c’est ce riche potentiel. Mais c’est surtout la politique fiscale qui s’avère très avantageuse.
En effet, les charges fiscales ne sont pas élevées. Il y a des secteurs qui, si l’on peut le dire ainsi, sont encore vierges et qu’il faut défricher. C’est le cas du secteur industriel qui n’est pas encore développé. À l’instar du textile, de la transformation des produits laitiers, du savon… En gros, l’agro-industrie est une voie qui reste à explorer et à exploiter.
Qu’en est-il des produits agricoles comme le cacao, le café, l’anacarde… ?
La Côte d’Ivoire est championne du monde dans la production de ces différents produits agricoles. En Guinée, ces matières premières (café, cacao, anacarde…) ne connaissent pas une transformation agro-industrielle à grande échelle. Il y a donc, au total, un bon potentiel qui peut attirer les investisseurs ivoiriens. Dans la même veine, des secteurs d’activité comme le numérique, le digital… sont dans une phase de développement embryonnaire. Je pense que la Côte d’Ivoire pourrait bien exporter son expertise.
Le Premier ministre, Robert Beugré Mambé, a représenté la Côte d’Ivoire à la cérémonie de lancement du mégaprojet minier Simandou. S’agit-il d’une main tendue aux Ivoiriens pour les amener à prendre activement part au développement de la Guinée ?
Avec le lancement du mégaprojet Simandou, il y a des potentialités économiques à développer avec la Guinée. Cela, avec d’énormes répercussions sur la réalisation des infrastructures (immobilier), le Btp, l’industrie… La transformation des minerais est aussi une opportunité qui pourrait attirer des investisseurs ivoiriens en Guinée.



