Afrique de l'Ouest: Le commerce d'amandes de karité de plus en plus restreint dans la région

Après le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Togo, le Nigeria est le cinquième pays d’Afrique de l’Ouest à règlementer ses exportations de karité, ces fruits qui donnent une amande qui est, soit commercialisée brute, soit transformée en beurre de karité ou en d’autres dérivés utilisés par l’industrie agroalimentaire.

Depuis septembre et pour une durée de six mois, les amandes nigérianes sont réservées aux usines locales et toutes les transactions commerciales à l’export sont arrêtées. Cette décision complique un peu plus l’approvisionnement des deux gros industriels, AAK et Bunge, installés en Europe du Nord.

Après la fermeture du Mali et du Burkina Faso, puis de la Côte d’Ivoire et du Togo, ils s’étaient rabattus sur les pays qui restaient ouverts. À l’approche de l’arrêt des exportations au Nigeria, ces grands importateurs se sont lancés dans des achats frénétiques, pour ne pas dire désespérés d’amandes brutes.

Après le Nigeria, le Ghana ?


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Dans les pays qui restent ouverts au commerce, la concurrence est devenue très forte pour trouver des amandes, les stocks pourraient d’ailleurs s’épuiser plus tôt que prévu, selon les analystes du bulletin agricole N’Kalô. Les prix atteignent un niveau relativement élevé pour la période et ont très peu de chance de diminuer, selon N’kalô qui pointe une récolte qui semble décevante dans plusieurs bassins clés.

Les exportateurs vont bientôt devoir composer avec le Ghana qui envisage à son tour de suspendre les exportations à partir de 2026. Restera alors la Guinée qui ne pèse pas grand-chose dans le secteur et le Bénin qui a instauré une taxe à l’export de165 FCFA par kilo, qui pourrait refroidir les acheteurs.

Plus de beurre de karité exporté

Peu de données existent dans le secteur et le calendrier agricole fait qu’il faudra attendre encore pour avoir des chiffres pour évaluer l’effet de la décision prise dans les pays qui l’appliquent depuis plusieurs mois. Elle ne peut être que positive pour les industriels locaux, commente un expert du secteur. C’est particulièrement vrai pour les grosses et moyennes structures, l’approvisionnement aux prix actuels reste plus compliqué pour celles qui manquent de trésorerie.

Les transformateurs locaux auraient aussi, selon plusieurs sources, augmenté leurs exportations de produits transformés. Mais cette reconfiguration du marché ne plait à tout le monde, au moins une major serait toujours opposée à l’idée d’acheter du beurre de karité plutôt que des amandes. Cette stratégie ne pourra pas être viable très longtemps, mais elle illustre à quel point les opérateurs ont perdu leurs repères.

« L’interdiction était nécessaire pour les acteurs locaux et a été rendue possible grâce à l’augmentation des capacités industrielles de transformation dans plusieurs pays producteurs, mais elle a été mise en place dans la précipitation, c’est allé trop vite et trop fort » résume un industriel implanté en Afrique de l’Ouest.

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