Afrique de l'Ouest: Deuxiéme réunion zonale 2025 sur l'assurance carte brune CEDEAO – Les axes stratégiques réaffirmés

La Deuxième Réunion de Zone 2025 sur l’Assurance Carte Brune CEDEAO, tenue à Dakar (Sénégal) a baissé le rideau sur des avancées concrètes vers une Carte Brune numérique, fiable et harmonisée et le principal enjeu aujourd’hui, est la digitalisation du système. Le Sénégal s’impose comme leader régional dans cette réforme, avec un fort engagement politique et technique.

Le défi majeur actuel pour l’institution de l’Assurance Carte Brune, c’est la digitalisation du système de l’Assurance Carte Brune CEDEAO, avec l’objectif de la transformer en un outil numérique fluide et sécurisé, pour lutter contre la fraude, assurer une traçabilité en temps réel, et simplifier le règlement des sinistres transfrontaliers.

La troisième journée de la Deuxième Réunion zonale de l’Assurance Carte Brune CEDEAO qui a débuté le 5 août dernier à Dakar, a baissé le rideau, le jeudi 7 août 2025, sur un ensemble de décisions visant à accélérer le processus de digitalisation et d’harmonisation des bases de données entre les pays membres.

En s’inspirant du modèle sénégalais qui, après une période difficile dans la systématisation des attestations Carte Brune Cedeao, est arrivé à une meilleure organisation à travers la systématisation mais surtout la digitalisation dans la prise en charge des sinistres, il est question d’harmoniser le système au sein des pays membres.

Mieux, selon El Hadj Amar Kébé, président du Bureau national sénégalais de l’Assurance Carte Brune, par ailleurs Directeur général de Axa Sénégal, « Ce que nous voulons, c’est que le bureau national travaille comme une compagnie d’assurance en prenant directement en charge les sinistres jusqu’à hauteur du plafond de 3 millions prévu par le Protocole pour exercer par la suite le recours contre la compagnie d’origine de l’auteur du préjudice ».

Ainsi, selon M.Kébé, les victimes seront mieux prises en charge et, souligne-t-il, « Je pense que c’est ce rôle précurseur du modèle sénégalais qui nous a valu l’honneur d’abriter cette Deuxième Réunion zonale de l’Assurance Carte Brune. »

Plutôt dans la journée, Simon Pierre Gouem, président du Conseil des Bureaux, a fait le point sur les différents points à l’ordre du jour de la Réunion, notamment la question de la digitalisation de la Carte Brune, Digitech Groupe a présenté une suite de solutions comprenant une plateforme intégrée avec une base de données centralisée, portail web, access USSD et techniques de sécurité avancée, pour une gestion optimale des sinistres visant à réduire significativement les délais de traitement.

Ce grâce à une architecture numérique intégrée ainsi qu’un système d’archivage, tout en intégrant un système de défense cybersécurité, d’interopérabilité, entre autres. Nous avons, précise M. Gouem, « suivi la présentation de l’exemple de la digitalisation de l’assurance au Sénégal qui a suscité une croissance de 42% du chiffre d’affaires, ainsi que l’exemple de la plateforme InTouch, téléchargée plus d’un million de fois. »

Par ailleurs, analyse a été faite tour à tour, sur l’exécution des sentences arbitrales transfrontalières 2022-2023 et dans l’ensemble, « Nous pouvons considérer que 95% de ces sentences ont été exécutées », précise M. Gouem.

L’autre point important de ces assises est relatif à l’harmonisation des PV de constats d’accidents, qui a permis de mettre en évidence des disparités dans leur exploitation au sein des pays membres et la nécessité de proposer un modèle harmonisé conforme aux exigences du système, ainsi que de faciliter la lecture et l’interprétation juridique, en plus du traitement administratif, tout en renforçant la collaboration avec les forces de l’ordre.

Représentant le Directeur des Assurances (DA) du Sénégal à la cérémonie de clôture, le Commissaire Alioune Badara NDIAYE, Vice-président du Bureau national Carte brune Sénégal, a souligné que « Les questions inscrites à l’ordre du jour de cette 2ème Réunion zonale notamment celles relatives au dispositif d’harmonisation de l’Assurance Carte Brune, montre à souhait que le secteur est sur la bonne voie, même si cela a aussi permis de pointer les difficultés inhérentes à la mise en oeuvre. »

95% des sentences arbitrales exécutées, « C’est très louable, mais, même s’il restait que 1%, cela prouve qu’il y a encore à faire », renchérit M. NDIAYE. Pour dire qu’à ce stade, « L’approche des assureurs que nous sommes, pourvoyeurs de solutions en faveur de nos populations communautaires, mais également la formation et la sensibilisation des responsables dédiés à cette mission notamment les gestionnaires des sinistres, me semblent extrêmement important. »

Toutes ces réflexions ne pouvaient se faire sans le concours des experts de haut niveau qui ont permis de dégager des axes pertinents qui vont guider les actions. L’occasion pour M. NDIAYE de « féliciter et les remercier », associant à ces remerciements et félicitations le Secrétaire général permanent et l’ensemble de ses équipes qui coordonnent cette oeuvre, de même que les Délégués ainsi que le Bureau national sénégalais à travers son président.

Un virage technologique qui soulève plusieurs défis

Le défi principal réside dans la conception, l’acceptation et la mise en oeuvre d’une version numérique robuste et harmonisée du système, tout en garantissant la sécurité, la formation des acteurs et l’efficacité des opérations régionales. Il s’agit d’harmoniser les bases de données entre États membres ; Garantir la protection des données personnelles dans un contexte régional ; Former les assureurs et sensibiliser les transporteurs à ce nouveau système ;

Renforcer la cohésion institutionnelle, notamment à travers des coopérations techniques comme celle entre Sénégal et Mali, pour fluidifier le traitement des sinistres. En parallèle, il faut aussi renforcer l’autonomie financière des bureaux nationaux, afin qu’ils puissent prendre en charge les sinistres rapidement, sans dépendre d’intermédiaires externes.

Lors de la 2e Réunion de Zone de l’année 2025, plusieurs avancées notables ont été présentées notamment des tests techniques qui sont en cours pour mettre en place des constats d’accident uniformisés à l’échelle de la sous-région ; un pas concret vers l’harmonisation des données entre États membres. Une maquette digitale de l’attestation Carte Brune a été dévoilée, incluant des dispositifs sécurisés pour les bases de données intégrées, ainsi que des outils de contrôle aux frontières. La mise en oeuvre à l’ensemble des pays reste cependant progressive.

Par ailleurs, des initiatives nationales illustrent le progrès : la Guinée a officiellement lancé, le 30 juin 2025, la digitalisation des attestations Carte Brune et Carte Jaune, marquant une avancée significative vers l’interconnexion des données entre les bureaux nationaux.

Un rôle clé

On observe ainsi une convergence technique vers des standards communs (formulaires, processus, sécurité), indispensable pour que les États partagent des données de manière fluide et fiable. Les efforts combinent à la fois une dynamique collective (via les réunions régionales) et des actions concrètes au niveau national (Guinée, Sénégal). Reste à généraliser ces pratiques à tous les membres CEDEAO pour un système pleinement intégré — et le Sénégal, en tant qu’hôte du siège, porte cette ambition.

Le Sénégal est actuellement au centre du processus d’harmonisation. Il accueille non seulement le Secrétariat Général Permanent du Conseil des Bureaux Carte Brune CEDEAO, mais aussi les réunions de zone clés, dont la dernière à Dakar en août 2025. Le Sénégal a amorcé la mise en place d’un système d’enregistrement numérique des attestations Carte Brune, accessible aux compagnies agréées ;

une plateforme partagée avec les pays voisins (comme le Mali) pour faciliter la traçabilité et le règlement des sinistres ; un dispositif de contrôle électronique aux frontières, basé sur des QR codes intégrés à l’attestation, pour vérifier instantanément les données du véhicule. Le Bureau Sénégalais travaille avec le Mali (coopération bilatérale pour synchroniser les fichiers sinistres et faciliter la gestion commune) ; avec le Conseil des Bureaux pour tester des modèles régionaux de bases de données interconnectées et aussi avec des experts IT régionaux, en vue de garantir la compatibilité entre les systèmes nationaux.

Même si les avancées sont réelles, plusieurs défis persistent, entre autres, la formation de toutes les compagnies et intermédiaires à l’usage de la plateforme numérique. Il faut également assurer la sécurité des données, en particulier avec les connexions transfrontalières, mais aussi mettre à jour la législation nationale pour intégrer les outils numériques comme preuve légale.

Le Sénégal est certes à l’avant-garde dans l’harmonisation des bases de données Carte Brune CEDEAO, testant déjà des solutions pratiques (QR code, base interconnectée, interface partagée avec le Mali), mais la réussite dépendra de la généralisation de ces outils à tout le réseau national et régional.

Rappelons que, dans le fonctionnement de l’Assurance Carte Brune Cedeao, les assurés locaux sont protégés même sans voyager dans la CEDEAO. En cas d’accident impliquant un véhicule étranger, il suffit de présenter l’attestation d’assurance Carte Brune CEDEAO, délivrée automatiquement par l’assureur lors de l’émission de la police d’assurance.

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