Madagascar fait partie de la SADC, mais reste peu intégré aux échanges commerciaux régionaux. Seules 4,66 % de ses exportations sont destinées aux pays membres.
Madagascar est encore peu présent sur le marché de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Selon les chiffres communiqués par Josielle Rafidy, directrice générale de l’EDBM (Economic Development Board of Madagascar), provenant du Trade Map, les exportations malgaches vers les pays membres de la SADC ne représentent que 4,66 % du commerce extérieur du pays. Un taux jugé faible au regard des seize États qui composent la région. Les importations en provenance de ces pays s’élèvent à 6 %, entraînant une balance commerciale globalement déficitaire.
L’Afrique du Sud reste le principal partenaire commercial de Madagascar. C’est le premier pays fournisseur de biens à destination de la Grande Île, mais aussi sa principale destination d’exportation. « On commerce beaucoup avec ce pays », a souligné Josielle Rafidy. Malgré ce lien bilatéral solide, la présence régionale de Madagascar au sein de la SADC reste limitée. Cette situation a été abordée hier lors de l’ouverture de la Semaine de l’industrialisation de la SADC, tenue au Novotel Alarobia.
Obstacles structurels
Madagascar dispose de nombreuses opportunités, mais fait face à plusieurs obstacles dans la mise en oeuvre de sa stratégie commerciale. D’après Josielle Rafidy, « le commerce de Madagascar avec la SADC est encore très limité, ce qui révèle un fort potentiel inexploité ». Elle précise que
« le mandat de l’EDBM concerne surtout l’investissement, pas directement le commerce, mais nous accompagnons les initiatives qui veulent attaquer les marchés commerciaux». Selon elle, « pour attaquer un marché, il faut de l’investissement. Donc l’EDBM intervient quand il y a besoin d’accompagnement, que ce soit pour le financement ou la mise en relation avec des partenaires économiques ».
Un autre obstacle majeur est d’ordre linguistique.
« La langue reste un obstacle important pour Madagascar », affirme-t-elle. Dans la région, les pays anglophones comme l’Afrique du Sud ou le Kenya adoptent une approche plus proactive. « Ils savent profiter de l’intégration régionale. Ils envoient leurs ministres, soumettent rapidement leurs dossiers et accèdent efficacement aux financements régionaux », indique Josielle Rafidy.
Face à cette dynamique, Madagascar doit structurer sa stratégie nationale. « Il existe déjà un cadre régional défini par la SADC. Il faut maintenant le décliner à notre niveau », suggère la DG de l’EDBM. Plusieurs cadres existent, mais ils restent encore peu visibles. La priorité est, selon elle, d’« éviter que le pays soit inondé par les produits importés » en valorisant le commerce local et en soutenant les entreprises à l’export.