Afrique: AIW 2025 – Le Forum africain des femmes ouvre la voie à une industrialisation inclusive

Le Forum africain des femmes dans la transformation a donné le ton à l’Africa Industrialization Week 2025 (AIW 2025), ouverte le 17 novembre à Kampala, en Ouganda, sous le thème : « Transformer l’économie africaine grâce à l’industrialisation durable, l’intégration régionale et l’innovation ». En effet, ce thème souligne le rôle central de l’industrialisation durable, de l’intégration régionale et de l’innovation dans la promotion du programme de transformation structurelle de l’Afrique.
Cet événement, qui se tient jusqu’au 21 novembre, a réuni des participants de plusieurs pays, des partenaires institutionnels ainsi que des représentants du gouvernement ougandais, avec pour objectif de promouvoir l’industrialisation du continent à travers les startups et les petites et moyennes entreprises, véritables leviers du développement de l’Afrique.
Il est important de noter que La Semaine vise à renforcer la cohérence des politiques, à mobiliser les investissements et à améliorer les infrastructures afin d’accélérer la croissance industrielle et la création de valeur ajoutée. Elle permettra également de promouvoir le commerce intra-africain, d’encourager l’entrepreneuriat chez les jeunes et les femmes, et de mettre en avant des solutions innovantes et locales qui stimulent le développement.
À cet effet, Mme Ron Osman Omar, Directrice de l’Industrie, des Mines, de l’Entrepreneuriat et du Tourisme (IMET) à la Commission de l’Union africaine a ouvert la 4ème édition du Forum des Femmes Africaines Transformatrices (AWIP) sous le thème « Accélérer le développement des parcs industriels dirigés par des femmes pour une transformation inclusive dans le cadre de la ZLECAf ».
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Elle a souligné le rôle déterminant des femmes dans les économies africaines, rappelant qu’elles représentent près de 40 % des petites et moyennes entreprises, plus de 40 % de la production agricole et 70 % du commerce transfrontalier informel. Elles animent et soutiennent de nombreuses chaînes de valeurs locales.
Pourtant, leur participation aux systèmes industriels demeure en deçà de leur potentiel, freinée par une série de contraintes persistantes : accès limité au financement, infrastructures insuffisantes, technologies inadaptées, absence d’espaces de production sécurisés et déficit d’informations sur les marchés.
« Trop de femmes restent exclues des systèmes industriels qui pourraient multiplier leur productivité et leurs revenus », a-t-elle regretté.
La ZLECAf, un levier pour transformer l’économie du continent
Rappelant l’immense potentiel économique de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), Mme Osman Omar a insisté sur les opportunités qu’elle offre aux entreprises dirigées par des femmes. Avec un marché de 1,4 milliard de personnes et un PIB de 3 400 milliards de dollars, la ZLECAf pourrait accroître de 50 % le commerce intra-africain et générer 450 milliards de dollars supplémentaires d’ici 2035.
« Cette transformation ne pourra s’accomplir que si les femmes sont pleinement intégrées aux chaînes de valeur industrielles », a-t-elle affirmé.
Trois priorités pour une industrialisation inclusive
Au cours du forum, la Directrice de l’ETTIM a détaillé trois axes stratégiques indispensables pour placer les femmes au cœur de l’industrialisation du continent, notamment construire des parcs industriels comme de véritables écosystèmes.
Elle a souligné la nécessité d’aller au-delà des simples zones industrielles et de créer des environnements intégrés offrant une énergie fiable, des laboratoires de standards, des plateformes numériques, des équipements partagés, des transports sécurisés ainsi que des services de garde d’enfants. Ces conditions permettront aux femmes entrepreneures de passer de micro-entreprises à de petites puis moyennes entreprises.
A cela, elle a ajouté le fait de mobiliser un capital transformationnel adapté. Les entrepreneures doivent faire face à un déficit de financement estimé à 42 milliards de dollars. Mme Osman Omar appelle à mobiliser la finance mixte, les garanties de crédit, l’investissement patient et les fonds sensibles au genre afin d’intégrer davantage les femmes dans les chaînes d’approvisionnement régionales et continentales.
Enfin, elle prône la levée des barrières structurelles persistantes plaidant pour une simplification des règles d’origine, la réduction des barrières non tarifaires, la digitalisation des procédures douanières, l’amélioration de la logistique et l’adoption de politiques favorables aux femmes dans le secteur manufacturier.
« Plus de 8 000 femmes entrepreneures ont déjà bénéficié de programmes panafricains de renforcement des capacités et d’accès au marché » a-t-elle souligné.
En conclusion, Mme Osman Omar a rappelé que les femmes africaines ont toujours été « les architectes de la résilience » des économies du continent. Selon elle, elles doivent désormais devenir les architectes du futur industriel africain.
Elle a lancé un appel aux gouvernements, aux institutions régionales, au secteur privé et aux partenaires internationaux pour transformer les discussions de ce forum en actions concrètes et structurantes.
« Ce forum doit être le moment où l’Afrique décide de bâtir son avenir industriel autour de l’énergie, du leadership et du talent des femmes », a-t-elle affirmé.

