Afrique: AFRAA – L'Afrique de l'Ouest et du Centre passent à l'espace aérien à routes libres

Nairobi, Kenya — L’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA) a franchi une étape décisive dans la transformation de l’aviation africaine avec le déploiement opérationnel complet de l’espace aérien à routes libres (FRA) dans la région d’Afrique occidentale et centrale (WACAF), effectif le 30 octobre 2025.
Cette avancée historique, faisant suite à des essais concluants lancés en novembre 2023, permettra à toutes les compagnies aériennes de planifier et d’exploiter davantage de routes directes privilégiées par les usagers (UPR), améliorant ainsi considérablement l’efficacité et la durabilité du transport aérien sur le continent.
Les UPR permettent aux compagnies aériennes de suivre les itinéraires les plus économes en carburant et les plus rapides en fonction des conditions actuelles, plutôt que de devoir suivre des itinéraires fixes et conventionnels. Les pilotes bénéficient ainsi d’une plus grande flexibilité et peuvent s’adapter à des facteurs tels que la météo et les vents, ce qui se traduit par une réduction de la consommation de carburant, des temps de vol plus courts et des émissions de carbone plus faibles.
La Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank) soutient l’initiative FRA depuis le début des essais en 2023, conformément à son protocole d’accord avec l’AFRAA, au plan mondial de navigation aérienne de l’Organisation de l’aviation civile internationale et aux conclusions du Groupe régional de planification et de mise en oeuvre du FRA Afrique-Inde (AFI).
Le déploiement du FRA représente une étape décisive résultant d’un effort de collaboration entre les exploitants aériens et les prestataires de services de navigation aérienne (ANSP) qui sont parvenus à un consensus lors d’un atelier conjoint à Dakar, au Sénégal, pour conclure la phase d’essai et passer à la mise en oeuvre complète.
« La mise en oeuvre de l’espace aérien à route libre dans la région de la WACAF change la donne pour l’aviation africaine », a déclaré M. Abdérahmane Berthé, Secrétaire général de l’AFRAA.
« Cela témoigne de ce que nous pouvons accomplir grâce à la collaboration. En réduisant les temps de vol et la consommation de carburant, nous renforçons non seulement la compétitivité et la rentabilité de nos compagnies aériennes, mais nous nous engageons également de manière significative en faveur de la durabilité environnementale. Nous exprimons notre profonde gratitude à Afreximbank et à toutes les parties prenantes pour leur accompagnement et leur engagement sans faille envers cette vision : les prestataires de services de navigation aérienne (ANSP) d’Afrique occidentale et centrale, l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA), l’Autorité de l’aviation civile du Ghana (GCAA), l’Agence nigériane de gestion de l’espace aérien (NAMA), la Régie des Voies Aériennes (RVA), la Région d’information de vol Roberts (Roberts FIR), l’Association internationale du transport aérien (IATA), l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et l’Organisation des services de navigation aérienne civile (CANSO).
Kanayo Awani, Vice-présidente exécutive d’Afreximbank, en charge de la Banque du commerce intra-africain et de développement des exportations a déclaré : « Des services aériens efficaces, sûrs et bien réglementés sont essentiels pour faciliter le commerce intra-africain, le tourisme et la connectivité, conformément aux objectifs du Marché unique du transport aérien africain (SAATM) et de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Afreximbank s’engage pleinement à soutenir la mise en oeuvre intégrale du SAATM et la mise en place d’une industrie aéronautique efficace et efficiente grâce à une gamme d’instruments de financement, y compris sa plateforme de location d’aéronefs et ses interventions visant à faciliter les échanges commerciaux.
Avantages substantiels pour les compagnies aériennes participantes
Dans une démonstration éloquente du potentiel de cette initiative, six grandes compagnies aériennes africaines, dont Ethiopian Airlines, Kenya Airways, EGYPTAIR, Royal Air Maroc, RwandAir et ASKY Airlines, ont obtenu l’autorisation de mettre en place des UPR reliant 30 paires de villes clés. Le passage aux UPR devrait générer des rendements annuels importants pour les compagnies aériennes participantes, notamment plus de 1 393 heures de vol cumulées économisées, réduisant ainsi 5 000 tonnes métriques de consommation de carburant et évitant quelque 16 000 tonnes métriques d’émissions de CO2, tout en diminuant les coûts annuels du carburant d’environ 15 millions de dollars.
Un espace aérien à route libre pour tous
Il est essentiel de noter que l’espace aérien WACAF est désormais ouvert aux routes libres. À compter du 30 octobre 2025, toute compagnie aérienne pourra planifier et exploiter des routes privilégiées par les usagers. Les prestataires de services de navigation aérienne (ANSP) de la région se sont engagés à approuver les nouvelles demandes d’UPR dans un délai de 48 heures. De plus, à l’issue des dernières formalités administratives des 24 États membres de la WACAF, ce processus sera encore simplifié, les nouvelles demandes d’UPR ne nécessitant plus d’approbation à partir de la mi-2026.
Une vision continentale de l’avenir
Le succès rencontré par la WACAF ouvre la voie à la prochaine phase d’intégration continentale. En 2026, l’accent sera mis sur l’espace aérien de l’Afrique orientale et australe (FASR) afin de conclure les essais et de réaliser une mise en oeuvre similaire de la FRA. La région s’est également engagée à développer une plateforme de coordination en ligne pour simplifier les opérations des compagnies aériennes et des fournisseurs de services de navigation aérienne.



