Afrique: 80e Assemblée générale de l'ONU – Un sommet crucial pour plusieurs enjeux mondiaux

La quasi-totalité des chefs d’État et de gouvernement du monde, dont celui de Madagascar, seront présents à la 80e Assemblée générale des Nations unies. Un fait inédit depuis la pandémie et qui témoigne de l’importance du rendez-vous pour les dossiers d’enjeux mondiaux du moment.
Un Sommet déterminant. C’est l’ambition donnée à la 80e Assemblée générale des Nations unies, qui démarre la semaine prochaine au siège de l’Organisation, à New York, États-Unis. Le rendez-vous se veut déterminant sur les dossiers d’enjeux mondiaux actuels.
Selon les informations, la quasi-totalité des chefs d’États et de gouvernement des cent quatre-vingt-treize États membres de l’Organisation des Nations unies (ONU) ont confirmé leur présence à cette 80e Assemblée générale. Un fait rare depuis la pandémie causée par la Covid-19. Cette mobilisation des dirigeants mondiaux donne une idée de l’importance et de la portée des débats qui vont s’ouvrir à New York, d’autant plus que l’événement se déroule dans un contexte marqué par des tensions internationales accrues.
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Madagascar prend part activement à ce rendez-vous international avec une délégation conduite par Andry Rajoelina, président de la République. Cette année, la Grande Île ne s’exprimera pas uniquement en son nom, mais également au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), dont le locataire d’Iavoloha assure la présidence en exercice. Cette double responsabilité confère une dimension particulière à son intervention aux Nations unies.
Le thème de cette 80eAssemblée générale de l’ONU donne justement le ton des débats et des objectifs. « Mieux ensemble : 80 ans et plus pour la paix, le développement et les droits humains ». S’exprimant sur ce point, en juin, António Guterres, secrétaire général des Nations unies, a déclaré : « Il y a 80 ans, sur les ruines laissées par la guerre, le monde a fait germer l’espoir. Une Charte, une vision, une promesse : la paix est possible lorsque l’humanité fait bloc ».
L’ONU entend ainsi rappeler que la stabilité mondiale demeure tributaire du règlement pacifique des conflits et du respect des droits fondamentaux. L’attention sera portée sur les zones de guerre. À s’en tenir au programme, un accent particulier sera porté sur la situation à Gaza. La semaine dernière, la Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en oeuvre de la solution des deux États a justement été adoptée aux Nations unies. Un vote auquel Madagascar s’est mis en retrait.
Équilibre
Dans le communiqué du Sommet d’Antananarivo, en août, la SADC « a exprimé sa préoccupation face aux attaques qui se poursuivent actuellement contre des civils [à Gaza] (…) et encourage les parties concernées à s’engager sans délai dans un processus de paix et de réconciliation, à mettre fin immédiatement aux violences et aux hostilités, à libérer tous les otages et à démarrer des pourparlers en vue de trouver une solution durable au conflit ». La guerre en Ukraine continue par ailleurs de diviser la communauté internationale. Sur ce dossier aussi, la Grande Île préfère rester neutre.
À ces crises s’ajoute la rivalité commerciale entre grandes puissances, qui accentue les fractures économiques et géopolitiques. Madagascar pourrait ainsi être tenu d’avoir une posture équilibrée durant cette 80e Assemblée générale de l’ONU. Le challenge sera de concilier sa voix propre avec celle du bloc régional et continental, à savoir la SADC et l’Union africaine, vis-à-vis des dossiers délicats, notamment celui de Gaza, sans compromettre ses intérêts stratégiques.
En pleine négociation pour le renouvellement de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), la Grande Île pourrait être tenue de ménager les États-Unis, alliés indéfectibles d’Israël. Malgré l’instauration récente de nouveaux droits de douane, les liens économiques entre les deux pays semblent se consolider, notamment grâce au projet minier Base Toliara. Les minerais stratégiques constituent d’ailleurs l’un des arguments clés de Madagascar dans ses discussions à Washington.
En face pourtant, il y a des États européens dont la France, premier partenaire bilatéral de Madagascar, qui prônent la solution à deux États. La Commission de l’Union européenne compte proposer des sanctions économiques contre Israël. Néanmoins, au-delà de l’équilibre diplomatique, Madagascar a toujours plaidé sur la scène internationale pour la paix, la sécurité et le règlement pacifique des différends. Cette 80e Assemblée générale constitue alors une occasion pour réaffirmer cet engagement, tout en défendant une approche multilatérale face aux défis planétaires.
Par ailleurs, le rendez-vous souhaite placer les droits de l’Homme au premier plan. Les violations liées aux guerres, mais aussi celles issues de la montée des régimes autoritaires, de la surveillance numérique et des inégalités économiques, seront évoquées. Le dérèglement climatique figure également parmi les priorités de cette 80e Assemblée générale. Les Nations unies entendent rappeler leur rôle dans la défense universelle des droits et libertés, en insistant sur la nécessité d’une coopération internationale pour protéger les populations vulnérables, s’accordent les médias internationaux.