Afrique: 80e AG de l'ONU sur fond de reconnaissance grandissante de la Palestine

A quelques heures de l’ouverture officielle de la 80e Assemblée générale de l’Organisation des nations unies (ONU), les gouvernements canadien, australien et britannique ont officiellement reconnu l’Etat de Palestine, portant à 151, le nombre de pays membres reconnaissant la Palestine sur les 193 que compte l’organisation mondiale.

Et ce, dans un contexte où d’autres pays, à l’image de la France, la Belgique, le Luxembourg, Malte, Saint-Marin ou Andorre, attendaient d’avoir voix au chapitre pour leur emboîter le pas dès le 22 septembre 2025. Soit dit en passant, 52 pays africains sur les 54 que compte le continent noir, reconnaissent la Palestine comme un Etat indépendant.

Cette solution à deux Etats a peu de chances de prospérer

Seuls le Cameroun et l’Erythrée n’ont pas franchi le pas en Afrique. Pour en revenir à la grand-messe des Nations unies qui a entamé sa semaine de haut niveau hier, avec les interventions des chefs d’Etat et de gouvernement, c’est une vague de reconnaissances qui se dessine en faveur de la Palestine. La plupart visant à accroître la pression diplomatique sur Israël pour mettre fin à la guerre à Gaza ainsi qu’à l’occupation et la colonisation du territoire palestinien par l’Etat hébreu.


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C’est dire si la solution à deux Etats apparaît aujourd’hui plus que jamais, pour de nombreux Etats, comme la meilleure alternative pour la résolution du conflit israélo-palestinien en vue d’une cohabitation pacifique entre les deux nations. Mais tant que le droit de veto sera un obstacle, tout porte à croire que ce n’est pas demain la veille que cette solution a des chances de prospérer, malgré la loi du nombre.

On est d’autant plus porté à le croire que pour qu’une résolution soit adoptée à l’ONU, il faut qu’elle fasse l’objet de vote à la majorité de neuf voix au Conseil de sécurité. Lequel est composé de quinze membres dont cinq permanents que sont les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France et le Royaume-Uni qui disposent, chacun, d’un droit de veto qu’ils peuvent brandir à tout moment pour faire échec à l’adoption d’une résolution.

C’est, du reste, ce qui vaut à la Palestine d’être toujours dans un statut d’observateur à l’ONU parce que son adhésion pleine et entière achoppe sur le veto des Etats-Unis qui l’ont bloquée sans autre forme d’explications. Et tout porte à croire que cette reconnaissance grandissante de la Palestine ne changera pas grand-chose à la situation tant qu’Israël et son allié américain ne changeront pas de paradigme.

Autant dire que dans le cas de ce conflit israélo-palestinien, cette solution à deux Etats dont Israël ne veut pas entendre parler, a peu de chances de prospérer malgré la floraison des soutiens en faveur de la cause palestinienne. On est d’autant plus porté à le croire que le principal allié d’Israël que sont les Etats-Unis, ne manque pas de critiques à l’endroit des reconnaissances en cours qualifiées de « mouvement pour la galerie ».

L’organisation mondiale a toujours de la peine à imposer la paix dans le monde

En tout état de cause, on attend de voir si cette volonté de légitimation de l’Etat palestinien par de nombreux Etats à travers le monde, produira les effets escomptés. Et si cela changera la donne dans le sens d’une désescalade en vue d’une résolution définitive de la crise.

Ou si cette volonté contribuera à exacerber les tensions au Moyen-Orient où l’armée israélienne a intensifié son offensive à Gaza depuis l’attaque meurtrière du Hamas en 2023, suivie de la prise d’otages dont certains sont toujours aux mains de l’organisation palestinienne qui s’en sert comme d’une monnaie d’échange dans les négociations de cessez-le-feu ou la libération de prisonniers palestiniens. Ceci étant dit, cette 80e AG de l’ONU se tient sous le thème : « Mieux ensemble : 80 ans et plus pour la paix, le développement et les droits humains ». Un thème d’autant plus évocateur qu’après huit décennies d’existence, l’organisation mondiale a toujours de la peine à imposer la paix dans le monde.

Et le conflit israélo-palestinien est symptomatique de cette impuissance de l’organisation basée à New-York. Mais il ne doit pas éclipser les foyers de tensions qui, d’Haïti au Soudan en passant, entre autres, par l’Ukraine, la République démocratique du Congo et la Syrie, se multiplient à travers le monde avec les conséquences désastreuses que l’on connaît sur les populations.

C’est dire si au-delà des discours et des diatribes, ce thème sonne comme une interpellation à l’ONU à peser de façon plus efficace, sur la paix dans le monde, condition sine qua non pour le développement. Cela demande de revoir le principe de la prépondérance des voix des membres permanents qui détiennent le droit de veto, en vue de mettre les membres du Conseil de sécurité sur un pied d’égalité. Mais comment ? Là est toute la question.

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