À Paris, un sommet pour défendre la diplomatie féministe face aux reculs dans le monde

Deuxième et dernier jour à Paris ce jeudi 23 octobre de la quatrième conférence sur la diplomatie « féministe », unn concept né en Suède il y a dix ans, censé placer les droits des femmes au cœur des relations internationales. Plusieurs délégations africaines, du Bénin, du Rwanda, du Liberia ou encore du Maroc, y participent, dans un contexte mondial de recul des droits et de montée des mouvements anti-genre.
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« La politique féministe peut être un vecteur de changement considérable. (…) Nous avons besoin d’accélérer la parité dans le monde ». L’objectif affiché du sommet sur la diplomatie féministe est de défendre les droits des femmes dans un monde où ils reculent. Mais cette ambition se heurte à une époque marquée par la montée des mouvements anti-genre et la remise en cause des droits reproductifs, y compris dans des pays autrefois moteurs, comme les États-Unis.
La ministre déléguée à la Francophonie Éléonore Caroit alerte sur ce recul. « Lorsque les droits des femmes sont remis en cause, lorsqu’ils sont bafoués, lorsqu’ils sont ignorés, vous oubliez la moitié de l’humanité. Et c’est important que la France, et tous les partenaires réunis ici à Paris, puissent porter ce message très fort en faveur des femmes et des filles », explique-t-elle.
Des délégations africaines présentes à Paris
Un message qui résonne notamment en Afrique, où les militantes dénoncent la baisse des financements et le recul des libertés. Venue du Bénin, la féministe Bénédicte Aloakinnou rappelle que la diplomatie féministe doit s’appuyer sur les femmes du terrain. « Aujourd’hui, au Bénin, les femmes sont confrontées à plusieurs défis. On va voir d’abord les défis en termes de violences sexuelles et sexistes, il y a aussi la criminalisation de l’espace civique, ajoute la militante. J’attends de cette conférence que la diplomatie féministe fasse vivre la solidarité internationale, que l’on soit à Cotonou ou à Paris. La diplomatie féministe doit se co-construire avec la société civile féministe. »
Une déclaration politique est attendue à l’issue du sommet, pour réaffirmer l’engagement des États en faveur des droits des femmes.
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