À la Une: un procès pour l’histoire en RDC, celui de l’ex-président et actuel opposant Joseph Kabila

RO 051 25, c’est le numéro du copieux dossier sur lequel les juges de la haute cour militaire du palais de justice de la Gombe vont devoir se pencher. « Une étape judiciaire inédite », raconte le site d’informations Les volcans news, fruit d’une procédure enclenchée par le parquet général militaire après la levée de son immunité parlementaire par le Sénat en mai dernier. Car Kabila est sénateur à vie, un titre qui lui permettait de passer entre les gouttes de la justice jusqu’à ce que le pouvoir en place en décide autrement et que ses collègues sénateurs ne votent en ce sens.

Les chefs d’accusation font froid dans le dos : « les plus lourds jamais instruits contre une ancienne figure présidentielle en RDC », poursuit le site d’information Les volcans news, participation à un mouvement insurrectionnel, des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, de la trahison, de l’apologie d’actes criminels, du viol, de la torture, de l’homicide volontaire ou encore de la déportation.

Alors que reproche-t-on exactement à l’ancien chef d’État ? « Un soutien présumé à la rébellion de l’Alliance fleuve congo/M23 », détaille la radio congolaise Ouragan et de poursuivre, « le parquet militaire l’accuse de trahison pour avoir entretenu des intelligences avec une puissance étrangère, en l’occurrence le Rwanda ». Celui qui est resté au pouvoir pendant deux décennies se voit désormais accusé d’avoir voulu aider une puissance étrangère à renverser le pouvoir de Kinshasa. « Rien n’indique toutefois que Kabila qui ne s’est pas présenté devant le Sénat lors de la levée de son immunité parlementaire sera présent à son procès », tempère EcoNews RDC. Un procès qui s’inscrit selon le site d’information dans la stratégie affichée du président Tshisekedi de déboulonner le système de son prédécesseur, une promesse électorale désormais concrétisée.

Kabila une variable d’ajustement dans les négociations en cours à Doha ? « Il sera pris en charge par l’accord de paix négocié directement entre ses hommes et nous. Nous ne pensons pas lui réserver de traitement particulier », détaille Jacquemain Shabani, vice premier ministre et ministre de l’Intérieur, dans les colonnes de Jeune Afrique. « Ses hommes ? Ce sont ceux de la rébellion AFC/M23 », affirme Jacquemain Shabani.

Sur la toile, poursuit EcoNews RDC, les partisans dénoncent le martyr que vit leur leader : « effacer un homme comme Joseph Kabila de la scène publique ne peut se faire ni par la force ni par la manipulation de la justice ». La fin d’une ère conclut le site d’actualité. Reste à savoir si elle ouvre la voie à une démocratie apaisée ou à de nouvelles tensions.

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À Madagascar, pas encore de procès, mais une enquête qui permet de lever le voile sur les circonstances de la mort de 32 personnes lors d’une fête d’anniversaire à Ambohimalaza juin dernier.

Mais la scène avait tout l’air d’un réquisitoire sur les télévisions malgaches hier soir. Andry Rajoelina avait convoqué ministres, procureurs et représentants de la gendarmerie pour une émission diffusée en direct sur la télévision d’État.

Plusieurs heures durant lesquelles, « le secret de l’enquête a été largement dépassé pour laisser place à l’épreuve des faits », décrit L’Express de Madagascar. Et dès le début, le président de la République veut jouer carte sur table : « l’État ne couvre personne dans cette affaire », a-t-il lancé, rapporte le site d’informations AA.

Première révélation. La substance toxique utilisée pour empoisonner les victimes est l’atropine, principe actif contenu dans le datura et la belladone. « Deux fleurs présentes à Madagascar », poursuit L’Express. « L’état a défendu sans équivoque la thèse de l’empoisonnement », précise Midi Madagasikara car selon le ministre de la Santé publique, Zely Arivelo Randriamanantany, les autopsies réalisées sur les victimes montrent des symptômes qui ne collent pas avec la thèse du botulisme. Des atteintes au rein, au cœur et au foie qui ne peuvent pas avoir été causées par cette infection. Reste que selon les révélations de RFI, les analyses effectuées par l’institut de médecine légale de Strasbourg n’ont pas pu confirmer la cause des décès.

Autres éléments mis en avant lors de ce moment de télévision judiciaire, la principale accusée est passée aux aveux selon le général Andriantsarafara Rakotondrazaka, ministre délégué à la Gendarmerie nationale qui évoque un acte de vengeance en raison d’une dispute familiale. « Des conversations téléphoniques et des SMS compromettants ont été découverts durant l’enquête », précise L’Express de Madagascar. Huit personnes sont sur les bancs des accusés dans cette affaire. Cinq en contrôle judiciaire et trois femmes en détention dont la suspecte principale.

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