Est de la RDC: «hausse» du nombre de tombes de soldats à Kigali selon HRW, une enquête «malhonnête» pour le Rwanda

Human Rights watch affirme que des soldats rwandais combattent bien ces derniers mois dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). L’ONG a mené son enquête au cimetière militaire de Kanombe, à Kigali, capitale du Rwanda. Elle a constaté que le nombre de soldats enterrés augmente bien plus rapidement que d’ordinaire, depuis la résurgence du M23, il y a trois ans, et notamment depuis l’intensification du conflit, en janvier dernier. Une enquête qualifiée, par le Rwanda, de « malhonnête » et « macabre ».

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Jointe par RFI, Clémentine de Montjoye, chercheuse spécialiste de la région au sein de Human Rights Watch, nous a expliqué sa méthodologie et ses conclusions : « Nous avons pu compter les nouvelles tombes individuelles, à l’aide d’images satellite prises, à quatorze dates différentes. De 2017 à 2021, il y avait en moyenne 1,7 nouvelle tombe par semaine. Après la résurgence du M23, ce chiffre est passé à six sépultures par semaine. Entre fin décembre et le 9 avril 2025, ce chiffre est passé à 22 par semaine, période pendant laquelle le Rwanda a, du coup, fourni un soutien important qui a permis au M23 de prendre le contrôle de Goma et Bukavu, les deux capitales provinciales du Nord-Kivu et Sud-Kivu ».

« Nous avons déterminé que le Rwanda est une puissance occupante au regard du droit international et cela rend le Rwanda légalement responsable des abus qui sont commis par le M23 », a ajouté Clémentine de Montjoye. Selon la chercheuse, le Rwanda pourrait donc être tenu pour responsable du massacre de plus de 140 civils commis, en juillet, par le M23, à la frontière rwandaise, documenté par Human Rights Watch.

Le Rwanda accuse HRW d’être « malhonnête »

« Human Rights Watch est malhonnête et cherche désespérément à attirer l’attention » sur lui, a condamné, vendredi 5 septembre, sur X, la porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo qui accuse également l’ONG de « couvrir » les attaques des forces congolaises et affiliés contre des civils et de « rejeter fréquemment et à tort la responsabilité sur le Rwanda ».

Le 20 août, HRW a accusé le M23 d’avoir exécuté sommairement plus de 140 civils en juillet, majoritairement hutus, dans l’est de la RDC. Le même jour, Amnesty International dénonçait des viols collectifs, exécutions sommaires et enlèvements commis par des groupes armés dont le M23 dans cette zone.

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