Tunisie: Équipe Nationale A' – Youssef Snana et Louay Trayï – La rébellion

Louay Trayï et Youssef Snana ont refusé de porter les couleurs de l’équipe nationale A’: rébellion et risque de propagation.
La Presse — Il ne faut pas avoir peur des mots mais appeler un chat un chat. En déclinant leur convocation pour le stage de l’équipe nationale A’, Louay Trayï et Youssef Snana ont franchi la ligne rouge et ont ouvert la voie à la fuite de nos meilleurs jeunes talents à l’étranger pour chercher plus qu’un transfert vers un club où ils seront bien rémunérés.
Ils sont désormais sous la tentation de sauter sur la première occasion pour accepter une demande de naturalisation. Porter les couleurs de nos équipes nationales n’est plus, semble-t-il pour eux, un devoir, une obligation et un honneur mais est devenu un choix purement personnel. Louay Trayï ( Al-Wahda ) et Youssef Snana ( Al-Sailiya) ont donc franchi le rubicon et dit non au stage de la deuxième sélection.
Il fallait y penser bien avant
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Au lieu de verser des larmes de crocodiles après ce refus qualifié de rébellion, comme l’a fait le membre du Bureau Fédéral, Néji Chahed, qui n’a pas pesé ses mots en faisant éclater sa colère, il aurait été plus judicieux de continuer le contact dans les coulisses avec les deux joueurs « rebelles» pour tenter de les convaincre de revenir sur leur mauvaise, voire triste décision.
Car un joueur de 20 ans comme Louay Trayï , l’un des meilleurs milieux offensifs créateurs de notre championnat avant d’opter pour la Pro League des Emirats arabes unies et Youssef Snana, un attaquant de 21 ans qui a été des plus brillants dans la finition avec l’ESZ avant de retourner à son club d’origine le CA et de choisir de nouveau «l’exil» en optant pour le club qatari, auraient dû être appelés en sélection A bien avant ces deux matches décisifs contre le Libéria et la Guinée équatoriale pour leur couper la route et toute tentation de viser une pareille distinction sous les couleurs et le drapeau d’un autre pays.
Pourquoi ne procède-t-on pas de la même façon avec nos jeunes pépites locales comme on le fait pour hameçonner nos meilleurs jeunes talents de l’étranger ? Ces deux poids deux mesures ressentis dans l’application des critères de sélection des jeunes en équipe première se sont retournés contre les responsables de notre football et des staffs techniques de nos équipes nationales.
L’affaire Trayï-Snana n’est qu’un début et la propagation et l’effet domino sont à craindre. Plutôt que de tomber dans l’excès de mots très durs et d’incriminer à tort et à travers et à l’aveuglette des «intermédiaires dangereux» dans cette affaire jusqu’à utiliser des qualificatifs déplacés et décapants comme « commerce d’êtres humains», il vaudrait mieux se pencher sur le fond du problème, le traiter autrement, avec un discours plus serein, des propos plus mesurés et des mesures plus efficaces pour éviter de mettre le feu aux poudres et de ne déboucher sur aucune solution qui va dans l’intérêt de nos sélections.