La crise congolaise au cœur du dialogue annuel sur la paix en Afrique, en l'absence du gouvernement Tshisekedi

C’est un rendez-vous sud africain qui fait beaucoup réagir en RDC. Le Dialogue annuel sur la paix et la sécurité en Afrique organisé par la fondation Thabo Mbeki s’ouvre ce mercredi 3 août près de Johannesburg. Cette année, la République démocratique du Congo est au programme des discussions. Mais si l’opposition congolaise sera présente, le gouvernement et les conseillers de Félix Tshisekedi, eux, ont décliné l’invitation de l’ancien président sud africain.
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Des invitations avaient été envoyées à Kinshasa : à Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, à Jacquemain Shabani, vice-premier ministre de l’Intérieur, ou encore à Jacques Tshisekedi, le frère du chef de l’État. Mais au final, aucun n’a fait le déplacement. Ils se méfient de Thabo Mbeki, jugé trop proche de Joseph Kabila. Le mot d’ordre a été clair : ne pas participer.
Du côté de l’opposition, en revanche, la mobilisation est bien plus forte, surtout parmi ceux qui vivent en exil. Joseph Kabila a dépêché une délégation conduite par son ancien directeur de cabinet, Nehemie Mwilanya, avec pour objectif de « regarder la crise congolaise en face et proposer des voies de sortie ».
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L’opposition armée conviée
Moïse Katumbi, ancien gouverneur de province et président du parti politique Ensemble pour la République, a mandaté quatre représentants menés par le député Mwando Nsimba. Son objectif, dit-il, est de « décrisper l’atmosphère et préparer un futur dialogue national sous l’égide des Églises catholique et protestante ».
Martin Fayulu, lui, a décliné l’invitation, pointant un flou dans l’organisation et des objectifs poursuivis. Il dit privilégier également un processus inclusif local qui serait, souhaite-t-il, piloté par les Églises.
Les organisateurs ont aussi convié l’opposition armée : Corneille Nangaa, coordonnateur de l’AFC/M23, a envoyé une forte délégation d’au moins sept personnes.
Beaucoup d’autres invités n’ont toutefois pas obtenu de visas. Certains, comme l’opposant Jean-Claude Kibala, affirment même avoir été empêchés de quitter Kinshasa. Pour la Fondation Thabo Mbeki, organisatrice de l’événement, l’objectif reste inchangé : « recréer de la confiance entre acteurs congolais ».
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