Cameroun: Deux premiers témoins entendus dans le procès sur la mort de Martinez Zogo

Deux ans et demi après son ouverture, le procès sur l’assassinat de l’animateur radio Martinez Zogo et directeur de la radio amplitude FM est enfin entré lundi 1er septembre dans sa phase décisive, celle des débats sur le fond. Le tribunal militaire de Yaoundé a pu entendre les deux premiers témoins parmi les 44 que compte l’accusation, interrogés contradictoirement par les avocats de toutes les parties.
Le premier témoin de l’accusation à être passé à la barre est un jeune cultivateur du village Ebogo III, près de la ville de Yaoundé. C’est lui qui, de manière hasardeuse pendant un jogging selon sa déposition, a découvert en premier le corps de Martinez Zogo, abandonné dans ce qui lui a semblé être une fosse dans une carrière. Dans son récit, qui a captivé la salle pendant de longues heures, il dit être tombé sur la dépouille le 21 janvier 2023 autour de 17 heures. Le corps était dévêtu, couché sur le dos, les bras tendus en l’air et dans un état de décomposition avancée, a-t-il rapporté. À quelques mètres de la dépouille sont présents un fil de sèche-linge de couleur jaune et des traces de roues de voiture sur le sol.
Effrayé par la découverte, il dit avoir couru au village avec l’intention d’alerter le chef qu’il ne trouvera pas et fera finalement part de la découverte à un des notables. Le témoin révèle aussi, qu’effrayé, il a dû fuir le village pendant au moins deux jours avant d’être placé en garde à vue pour sa sécurité, lui a alors dit la police.
Un récit avec quelques incohérences
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Ce récit a souffert de quelques incohérences de lieux et de dates pendant le contre-interrogatoire, mais a largement été corroboré par le deuxième témoin, le chef de village Ebogo III. Ce dernier a pour sa part dit avoir été informé le même jour à 19 heures. Il s’est rendu sur le site deux fois dans la même soirée : la première fois avec ses informateurs et la deuxième avec des gendarmes et des infirmières.
Dans la nuit du 21 au 22 janvier, la dépouille est restée sur place et ce n’est que le lendemain que les sapeurs-pompiers sont arrivés pour la convoyer dans une morgue de la place après identification formelle de la victime et des premières constatations des équipes d’enquête sur le terrain.