Cote d'Ivoire: Une précampagne présidentielle polluée par les «fake news»

En Côte d’Ivoire, la campagne pré-électorale rime avec multiplication des fausses informations. Ces derniers jours, en effet, les Ivoiriens ont découvert sur les réseaux sociaux, une fausse lettre attribuée au Comité des droits de l’homme de l’ONU, un faux communiqué attribué à la présidence et annonçant une nouvelle nomination. Comment les Ivoiriens discernent-ils le vrai du faux ?
À Abidjan, en Côte d’Ivoire, il y a ceux qui ont les yeux rivés sur les titres des journaux tôt le matin. « Je tente d’avoir d’abord des informations générales auprès de la presse papier. Et puis aussi avec les réseaux sociaux. Là, je tente de vérifier, et de trouver le juste milieu de l’information ».
Et puis, il y a ceux qui s’informent uniquement sur internet, à l’image de Michael Yeo, la vingtaine. Ce jeune compte sur ses deux téléphones pour suivre l’actualité du pays. « C’est avec WhatsApp, Instagram, Facebook, Snapchat. Je suis un peu sur Twitter aussi, si je veux des informations sérieuses qui ne sont pas erronées parce que sur Facebook/Instagram, y a trop d’informations assez erronées, bon, chacun dit ce qu’il veut là-bas ». « On est surmené par « l’info-bésité« . Quand on va rentrer de plain-pied dans la campagne électorale, ce sera pire ».
Mohamed Kébé, est rédacteur en chef d’Ivoire Check.com. Une rédaction de vérification des faits, composée de cinq journalistes. Ces professionnels passent au peigne fin photos, vidéos et communiqués de presse. « On a plusieurs outils. Il suffit de prendre une photo, une capture d’écran d’une vidéo, faire une recherche d’image inversée afin de trouver la correspondance de ces images, ou bien quand l’image a été publiée. Quand on a tous les éléments de preuve, on se met à la rédaction de l’article ».
En Côte d’Ivoire, la publication et la diffusion de fausses informations sont punies par la loi. Les peines vont de un à trois ans de prison. Et une amende de 500 000 à 5 millions de francs CFA. Concernant la présidentielle du 25 octobre, les candidats ont jusqu’à ce mardi 26 août, à minuit, pour déposer leur dossier à la Commission électorale indépendante.