Des milliers d'angolais manifestent à Luanda contre la vie chère

En Angola, la journée de ce samedi 19 juillet s’est encore déroulée sous le signe des manifestations et arrestations à Luanda. En cause : la hausse des prix à la pompe qui s’est répercutée sur le prix des transports en commun, ainsi qu’un ras le bol des populations d’un pays pétrolier qui peine à diversifier son économie et à donner des opportunités à sa jeunesse.

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Sur les banderoles, on pouvait lire « Le MPLA (le parti au pouvoir depuis 50 ans, NDLR) a bu tout le pétrole. » Des milliers de manifestants – principalement des étudiants – ont à nouveau bravé la police ce samedi pour dénoncer, pêle-mêle, l’augmentation du prix du carburant, qui est passé de 300 à 400 kwanzas au début du mois, et qui s’est répercutée sur le prix des transports en commun.

Ils protestent également contre le manque d’équipement dans les universités et la récente hausse des frais universitaires, explique cette manifestante. « Nous sortons une fois de plus dans la rue pour protester contre ce régime oppresseur et dictateur. Baissez le prix du carburant et le prix des frais de scolarité.  Ils sont beaucoup trop élevés !  Cela nous coûte trop cher ! », ajoute-t-elle.

C’est un nouveau groupe, le mouvement des étudiants angolais, qui est à l’origine de cette manifestation. Son président, Francisco Teixeira, accuse le gouvernement du président Joao Lourenço de ne pas écouter la jeunesse. « La manifestation ne s’est pas déroulée aussi bien que prévue car nous voulions arriver jusqu’au ministère des Finances, mais la police nous a bloqué. Pourtant, nous avions convenu de ce parcours », dit-il.

Difficultés économiques

Malgré les violences et arrestation la semaine dernière, le mouvement, déterminé, a déjà appelé à un nouveau rassemblement le 26 juillet.

Car si la population est tant en colère, c’est notamment car l’augmentation du prix des trajets quotidiens est un nouvel ajout à la facture des angolais. Dans ce pays producteur de pétrole et où les deux tiers des recettes fiscales proviennent du secteur des hydrocarbures, il est difficile de voir la note à la pompe et dans les transports s’alourdir encore.

D’autant que le pouvoir d’achat des populations est déjà bien rogné par l’inflation. Selon le FMI, elle est élevée car la dépréciation du taux de change et les mesures de substitution aux importations ont restreint l’approvisionnement alimentaire.

Les finances publiques sont également très contraintes par le remboursement des emprunts qui représente environ la moitié des dépenses budgétaires.

L’État tente de diversifier son économie avec des mesures pour le développement agricole – cependant très vulnérable au dérèglement climatique. Il a également récemment fait le pari de développer son secteur touristique. Cependant, les retombées ne sont pas encore au rendez-vous pour la majorité des Angolais qui subissent de plein fouet les inégalités. En 2023, 1% des plus riches concentraient plus d’un quart des revenus du pays.

 

 

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