Congo-Kinshasa: L'ex-conseiller acquitté par la justice «François Beya reste un homme important dans le dispositif sécurocrate»

Le 21 août 2025, François Beya, ancien conseiller spécial en matière de sécurité du président de la RDC, a été définitivement acquitté par la Haute Cour militaire des accusations de complot contre la vie du chef de l’État et d’incitation des militaires à commettre des actes contraires à la discipline. Celui qui officiait déjà du temps de Joseph Kabila « reste un homme important dans le dispositif sécurocrate congolais », estime l’analyste politique Christian Moleka. « Son retour est certainement souhaité pour apporter une autre touche dans la maîtrise des dossiers », ajoute-t-il.
En République démocratique du Congo (RDC), quel avenir pour François Beya ? La semaine précédente, la justice militaire a décidé de l’acquittement de ce sécurocrate, proche du président Joseph Kabila, puis de son successeur et actuel chef de l’État, Félix Tshisekedi. Arrêté en février 2022, il était soupçonné de comploter contre ce dernier et d’inciter des militaires à commettre des actes contraires à la discipline.
L’ancien conseiller à la sécurité pourrait-il revenir aux affaires ? Une hypothèse plausible, pour l’analyste politique et coordinateur de la Dynamique des politologues de RDC, Christian Moleka, joint par Paul Lorgerie : « Cet acquittement peut s’inscrire dans une stratégie plus globale qui vise à lui redonner une forme de dignité, après tous les scandales et la justice qui ont accompagné sa déchéance. »
« Des acteurs comme François Beya sont des atouts importants pour le président »
Il insiste : « François Beya reste un homme important dans le dispositif sécurocrate congolais, non pas seulement pour sa longévité, mais pour son expérience et sa connaissance des dossiers. Quand on voit les changements qu’il y a de manière presque permanente autour du président dans les profils des sécurocrates, je crois que son retour est certainement souhaité pour apporter une autre touche dans la maîtrise des dossiers. Parce que les conflits à l’Est sont certes dynamiques, mais il y a une forme de continuité, notamment concernant le M23, puisque on peut trouver une forme de fil conducteur, depuis le Congrès national du peuple congolais (CNDP) de 2006, 2007 2008 [une ancienne rébellion, NDLR], le M23 première version et le deuxième M23 aujourd’hui. »
Il conclut : « Et donc, des acteurs comme François Beya ont pris connaissance depuis pratiquement 2009 de la dynamique sécuritaire à l’est de la RDC. Ce sont des atouts importants pour le président, dans un contexte où il perd de plus en plus autour de lui des hommes de cette stature-là. »