Burkina Faso: Le gouvernement met fin au projet expérimental de lutte contre le paludisme Target Malaria

Lancé en 2012 au Burkina Faso, le projet Target Malaria axait ses travaux sur une modification génétique des moustiques mâles pour les rendre stériles et tenter ainsi de réduire la population de moustiques en Afrique subsaharienne. Une expérimentation qui suscitait de profondes divisions dans le pays.

Le projet de lutte anti-paludisme Target Malaria au Burkina Faso n’ira pas plus loin. Vendredi 22 août, le ministère burkinabè de la Recherche et de l’Innovation a annoncé l’arrêt définitif de ses activités sur l’ensemble du territoire national.

Principalement financé par des fondations américaines – notamment la Fondation Bill & Melinda Gates et Open Philanthropy -, le programme conduit par l’Institut de recherche en sciences de la santé de Bobo Dioulasso axait ses travaux sur les moustiques, vecteurs de transmission de la maladie. Son objectif était de réduire leur population en Afrique subsaharienne en modifiant génétiquement les moustiques mâles pour les rendre stériles et donc empêcher les femelles d’engendrer une descendance viable.

Si la deuxième phase de test de l’opération – un deuxième lâcher de moustiques stériles – s’est déroulée au mois de juillet dernier, il n’y en aura donc pas d’autres pour l’instant. Le ministère burkinabè de la Recherche et de l’Innovation précise d’ailleurs que « toutes les enceintes contenant des moustiques génétiquement modifiés ont été placées sous scellés depuis le 18 août 2025 » et assure que les échantillons seront détruits conformément au protocole indiqué.

« Principe de précaution »

De leur côté, les responsables du projet Target Malaria déplorent cette décision et affirment avoir opéré depuis 2012 en « conformité avec la législation nationale du Burkina Faso ». « L’Agence nationale de biosécurité et l’Agence nationale d’évaluation environnementale avaient répondu favorablement à la demande d’autorisation pour procéder à des lâchers contrôlés de moustiques génétiquement modifiés » déclarent-ils dans un communiqué.

Le projet Target Malaria avait récemment fait l’objet de critiques de la part d’une Coalition de veille des activités biotechnologiques au Burkina Faso. Son porte-parole, Ali Tapsoba, avait notamment estimé que le forçage génétique utilisé sur les moustiques mâles devait se faire « dans le strict respect du principe de précaution ».

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