Ile Maurice: Jean Marie Gangaram – «Le scoutisme reste une valeur sûre»

Issu d’une lignée de scouts, Jean Marie Gangaram perpétue une tradition familiale en s’engageant depuis plus de trois décennies au service de ce mouvement.

Aujourd’hui Scout Leader et consultant international en communication, il se porte candidat au Comité Scout Africain, convaincu que le scoutisme reste une école de vie essentielle pour les jeunes. Entre valeurs de solidarité, leadership et inclusion, il ambitionne de mettre son expérience au service du développement du scoutisme à Maurice et sur le continent.

Pouvez-vous nous retracer votre parcours au sein du scoutisme mauricien et ce qui vous a motivé à vous y engager ?

Le scoutisme est d’abord et avant tout une histoire de famille. Je suis de la troisième génération à servir le pays à travers le mouvement scout. Il y a eu mon oncle Vivian, puis mon père Nichol et ses frères Gaëtan et Eddy. J’ai rejoint la troupe de Souillac à l’époque, en compagnie de mon frère Jean-François, alors que j’allais fêter mes 12 ans. C’était le 27 octobre 1990. Deux ans plus tard, j’ai intégré le 1st Savanne Scout Group à Rivière-des-Anguilles, où je suis toujours actif en compagnie de mon fils Jean Lou et de ma fille Maritza, qui font eux-mêmes partie de la quatrième génération. J’ai eu la chance d’occuper plusieurs postes importants. Ma fonction actuelle est Scout Leader.

Sur le plan national, je suis l’un des responsables de formation au sein de la Mauritius Scouts Association (MSA) et, sur le plan international, je suis consultant en communication pour l’Organisation Mondiale du Mouvement Scout. J’ai eu la chance de participer à plusieurs grands événements scouts nationaux et de recevoir plusieurs distinctions, dont la Medal of Merit, la Chief Scout Commendation Award et la Silver Trochetia Award.

Fort de plus de 30 ans d’expérience, je me porte désormais candidat pour un poste au sein du Comité Scout Africain. Les élections auront lieu à Madagascar en septembre. Aujourd’hui, je veux mettre toute cette expérience au service du développement du scoutisme africain. Le scoutisme m’a formé ; maintenant, c’est à moi de l’aider à se transformer.

Le scoutisme attire t-il encore les jeunes d’aujourd’hui, dans un monde rempli de distractions et de nouvelles tendances ?

Oui. Le scoutisme reste une valeur sûre. Dans un monde saturé par les distractions numériques, le scoutisme continue d’attirer des jeunes à Maurice. L’ouverture de nouveaux groupes à travers le pays en est la preuve.

Si les réseaux sociaux occupent une grande partie du temps des jeunes, beaucoup recherchent aussi des expériences authentiques et concrètes. C’est là que le scoutisme garde toute sa pertinence. Les camps, les randonnées et les projets communautaires offrent aux jeunes une aventure réelle, loin des écrans. Le scoutisme leur propose un sentiment d’appartenance où chacun est valorisé et peut développer des compétences comme le leadership, l’autonomie et le travail d’équipe.

Dans un contexte marqué par les enjeux climatiques, sociaux et d’inclusion, l’engagement citoyen prôné par le mouvement scout résonne particulièrement avec les aspirations de la nouvelle génération. Le scoutisme offre encore ce que les écrans ne peuvent remplacer : l’aventure, l’amitié et un sens profond d’engagement.

Quels sont, selon vous, les principaux apports du scoutisme dans la vie d’un jeune et dans la société mauricienne ?

Le mouvement constitue une véritable école de vie. Durant son parcours, un membre apprend à devenir autonome, à développer la confiance en soi et à assumer des responsabilités. Le scoutisme inculque également des valeurs fortes telles que le respect, l’honnêteté, le service et la solidarité, qui deviennent des repères essentiels dans son parcours personnel.

Grâce aux activités et à la vie en plein air, le jeune acquiert des compétences pratiques : organisation, leadership et esprit d’équipe, tout en apprenant à résoudre des problèmes et à vivre avec la différence. Le scoutisme apporte beaucoup à la société mauricienne. Il forme des citoyens responsables et engagés, capables de contribuer activement à leur communauté. En rassemblant des jeunes issus de différentes cultures, religions et milieux, il favorise la cohésion sociale et le vivre-ensemble.

Le scoutisme complète également l’éducation familiale et scolaire en mettant l’accent sur l’apprentissage par l’action. Enfin, à travers des actions sociales, humanitaires et environnementales, les scouts participent concrètement au développement et au mieuxêtre du pays. Nelson Mandela, l’Abbé Pierre, Bear Grylls, Paul McCartney, Richard Branson, Neil Armstrong, John Kennedy, Steven Spielberg et Richard Dean Anderson ont tous été scouts dans leur jeunesse. Le scoutisme demeure un vecteur d’unité et de transformation positive pour ses membres.

Quelle est votre vision pour l’avenir du scoutisme à Maurice et en Afrique ?

Je me présente au Comité Scout Africain parce que je crois profondément que le scoutisme peut transformer notre pays et notre continent. Le scoutisme reste le seul mouvement qui regroupe le plus de jeunes à Maurice et aussi sur le plan mondial, avec un total de plus de 60 millions de membres.

Ma vision pour l’Afrique tient en trois priorités : inclusion, innovation et leadership local. Un scoutisme ouvert à tous, peu importe les origines ou les moyens, avec des méthodes éducatives adaptées à notre époque, intégrant le numérique, la citoyenneté active et les compétences pratiques. Il faut aussi donner aux jeunes la capacité d’agir durablement dans leurs communautés.

Le mouvement a été secoué par des allégations d’attouchements. Comment avez-vous vécu cette épreuve et quelles leçons en tirez-vous ?

J’ai mon opinion sur cette affaire, mais je vais m’abstenir de faire des commentaires à ce sujet, car une enquête policière est en cours. La direction de la MSA confirme qu’un cas relevant par nature de la politique «Safe from Harm» est actuellement traité dans le strict respect des règles, procédures et protocoles de protection établis par l’association, et que toutes les mesures nécessaires ont été prises avec rigueur. La MSA collabore pleinement avec les autorités compétentes.

Quelles mesures concrètes sont mises en place pour protéger les jeunes et prévenir de telles situations à l’avenir ?

Comme mentionné dans un communiqué de presse, la MSA demeure la seule organisation de jeunesse à Maurice disposant d’une structure «Safe from Harm» adéquate, destinée à protéger les jeunes contre toute forme de préjudice. Cet engagement est conforme à une politique mondiale adoptée lors de la 43e Conférence mondiale du Scoutisme. Une enquête est toujours en cours. Je ne vais pas faire de spéculations. La mission fondamentale du scoutisme consiste à servir les jeunes avec intégrité, unité et responsabilité.

Enfin, que diriez-vous à un jeune hésitant – et à ses parents – pour les convaincre de la valeur du scoutisme ?

Le scoutisme est bien plus qu’un loisir : c’est une école de vie qui aide les jeunes à grandir. Il leur permet de développer confiance, autonomie et esprit d’équipe, tout en découvrant leurs talents et en vivant des expériences en plein air. Les amitiés et les défis qu’ils rencontrent forgent leur caractère et cultivent des valeurs comme le respect et la solidarité. Pour les parents, c’est l’assurance d’un cadre sain, éducatif et encadré par des adultes formés. Le scoutisme accompagne chaque enfant selon son rythme et prépare à devenir un adulte équilibré, responsable et engagé dans la société.

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