Cameroun : La demande de l'opposant Akere Muna vue de déclarer le président Biya inéligible jugée «insuffisante»

Le Conseil constitutionnel camerounais a rejeté, en dernier ressort, la requête de l’opposant Akere Muna qui visait à déclarer le président Paul Biya inéligible à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. La demande a été jugée « non justifiée » après une audience d’un peu plus de deux heures.
Pour l’opposant Akere Muna, « l’inéligibilité » du président du Cameroun, Paul Biya, se justifie par ses absences prolongées hors du pays, ou encore par ses rares apparitions publiques où il semble désorienté, selon lui. Pour l’ancien Bâtonnier, le verdict importait moins que le fait d’attirer l’attention sur cette situation. « Il faut que les Camerounais le sachent. Le président Biya n’est pas là, il ne nous gouverne pas. Cela, c’est une chose grave. La postérité va nous juger ».
Seulement, pour Gregoire Owona, Secrétaire général du parti au pouvoir (RDPC) le président est en possession de ses moyens et le conseil n’a fait que dire le droit. « Nous sommes très satisfaits du verdict. Nous étions là avec le directeur du cabinet civil, le ministre Ayolo, qui repartait tout de suite pour une séance de travail avec le président. De quoi voulez-vous parler ? »
Des pièces jugées « insuffisantes »
Pour appuyer sa requête, Akere Muna a présenté une vingtaine de pièces au conseil. Des éléments « insuffisants » pour étayer ses accusations, selon Me Achet Magnigni, l’un des avocats du gouvernement. « Il aurait fallu qu’on produise dans ce dossier un certificat médico-légal du candidat qui a été contesté. Vous avez vu que le demandeur à la requête a avoué lui-même ne pas être en possibilité d’apporter cette preuve ».
C’est la première fois que le Conseil constitutionnel se prononce sur l’éligibilité du président Paul Biya au pouvoir depuis 43 ans. Âgé de 92 ans, l’actuel chef de l’État sera candidat pour un huitième mandat lors de la prochaine élection présidentielle.