Congo-Kinshasa: Réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur la crise au pays

Le conflit dans l’est de la RDC est à l’agenda d’une réunion du Conseil de sécurité de l’Onu, alors que les violences se poursuivent, en dépit des récents accords de paix.

Dans l’est de la RDC, les combats se poursuivent entre l’armée congolaise et la rébellion de l’AFC-M23, en dépit des récents accords de paix.

Ce vendredi (22.08), le Conseil de sécurité des Nations unies se penchait sur la situation, à l’initiative des États-Unis.

Mais pour de nombreux analystes, cette réunion risque de ne rien changer sur le terrain, où les ONG de défense des droits humains dénoncent de nouvelles atrocités.

Les principales victimes sont les civils. Les organisations locales, elles, appellent à des décisions fortes pour mettre fin à l’impunité.

Mettre la pression sur les belligérants

Sur le terrain des affrontements, l’armée congolaise et la rébellion renforcent leurs positions, notamment autour d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu.

Selon une source proche de la société civile, les rebelles intensifient également les recrutements pour accroître leurs effectifs.

Pour le Professeur Bob Kabamba, enseignant à l’Université de Liège, en Belgique, « l’agenda, tant pour la rébellion que pour le gouvernement congolais, reste de poursuivre les offensives militaires afin de gagner du terrain et d’obtenir une dynamique favorable en vue de potentielles négociations. La réunion d’aujourd’hui n’ajoutera pas grand-chose. Elle portera surtout sur la question des droits de l’homme. C’est peut-être, du côté de l’Onu, une manière d’accentuer la pression sur les deux belligérants pour les pousser à privilégier la voie des négociations ».

Les Etats-Unis dénoncent la poursuite des violences

Dans un communiqué publié cette semaine, le département d’État américain a jugé inacceptables les violences visant les civils dans l’est de la RDC et a appelé au respect du cessez-le-feu. Une position partagée par l’historien Jean-Marie Vianney Kazunguzibwa, enseignant à l’Institut supérieur pédagogique de Bukavu et président de la Ligue pour les intérêts du Kivu.

Pour lui, « ces guerres imposées dans l’est de la RDC reposent sur des intérêts économiques, comme l’a rappelé Washington. Les autres motivations ne sont que des fantasmes ou des habillages des auteurs et parrains de ces conflits. Aujourd’hui, Washington doit insister sur l’application du cessez-le-feu déjà prévu dans les récents accords. C’est ce cessez-le-feu qui doit mettre fin aux crimes impunis, responsables de la transformation de notre pays en un immense cimetière ».

Les déplacements de populations se poursuivent

De son côté, Fernandez Murhola, expert en droits humains, salue l’initiative américaine et la réunion du Conseil de sécurité. Selon lui « les Américains ont compris qu’on ne peut pas faire des affaires avec des criminels de guerre, ni développer des partenariats dans un pays privé de paix durable. Pour eux, il est indispensable que tous les criminels soient traduits en justice. Nous avançons lentement mais sûrement vers la fin de l’impunité dans la région des Grands Lacs ».

Sur le terrain, la situation humanitaire reste préoccupante. Les populations civiles continuent de fuir leurs localités à cause des affrontements.

Pendant ce temps, l’opposant Martin Fayulu, coordonnateur de la coalition Lamuka, a rappelé dans un message sur X que la réunion prévue dans quelques jours à Doha ne devrait avoir qu’un seul objectif : imposer le cessez-le-feu et l’application de la résolution 2773.

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