Cybercriminalité: Interpol annonce plus de 1200 arrestations dans une vaste opération en Afrique

Nouveau coup de filet contre les cybercriminels sur le continent africain. Dans un communiqué diffusé vendredi 22 août, Interpol annonce que les polices d’une dizaine de pays africains ont démantelé d’importants réseaux de cybercriminalité et de fraude. Selon un rapport publié en juin par l’organisation internationale, la cybercriminalité représente plus de 30% des crimes signalés en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Cette vaste opération transfrontalière a permis de récupérer près de 97,4 millions de dollars et a conduit à l’arrestation de 1 209 personnes.

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Nouveau coup de filet contre les cybercriminels sur le continent africain. Baptisée « Serengeti 2.0 », puisque la deuxième du genre, l’opération s’est déroulée de juin à août 2025. Elle a mobilisé des enquêteurs de dix-huit pays africains, ainsi que du Royaume-Uni.

Les photos diffusées par Interpol montrent la saisie de milliers de disques durs, une mini-centrale électrique nécessaire à faire tourner les fermes de minage ou encore les faux passeports congolais ou encore zambiens confisqués.

En Angola, découverte de 25 «fermes de minage»

Parmi les faits saillants, la fermeture, en Angola, de 25 « fermes de minage » dans lesquelles travaillaient soixante ressortissants chinois. Ils y validaient des transactions afin de générer, illégalement, de la cryptomonnaie. Une descente qui a permis à la police angolaise de mettre la main sur 45 mini-centrales électriques illégales ou encore sur du matériel informatique d’une valeur de 37 millions de dollars « désormais affectés par le gouvernement au soutien de la distribution d’électricité dans les zones rurales », développe le communiqué.

En Zambie, les autorités ont mis fin à un vaste réseau de fraude à l’investissement. Les escrocs incitaient leurs victimes à investir dans des cryptomonnaies via de fausses campagnes publicitaires. Les liens et applications envoyés servaient ensuite à dérober leurs informations personnelles. Interpol estime que 65 000 victimes auraient perdu au total 300 millions de dollars.

« Escroqueries en ligne, les sextorsions numériques, rançongiciels…»

« Les escroqueries en ligne, les sextorsions numériques, la compromission des boîtes mail professionnelles ou encore les rançongiciels sont les principales menaces cyber qui planent sur le continent africain », détaille Enrique Hernandez Gonzalez, sous-directeur de la cybercriminalité à Interpol.

Des risques exposés dans une évaluation publiée en juin par l’organisation internationale. Selon ce même rapport, la cybercriminalité représente aujourd’hui plus de 30% des crimes signalés en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. « Et diverses raisons comme l’utilisation de l’intelligence artificielle ont rendu l’accès au cybercrime bien plus facile qu’avant », observe Enrique Hernandez Gonzalez, « même des criminels qui ne disposaient pas des compétences dans le domaine peuvent aujourd’hui en tirer profit », poursuit-il.

Évidemment, les enquêtes sont menées par les forces de l’ordre de chaque pays. Nous, Interpol, coordonnons les recherches et les échanges d’informations.

Enrique Hernandez Gonzalez, sous-directeur de la cybercriminalité à Interpol

Paul Lorgerie

11 432 « infrastructures malveillantes démantelées »

Il semblerait que les différents États ont pris le taureau par les cornes face à la croissance d’une nouvelle forme de criminalité transnationale. Après avoir défini les menaces, les polices des 18 pays concernés se sont réunis en juin pour définir la marche à suivre. Grâce à des informations fournies par des acteurs privés du secteur, ainsi qu’à un échange de renseignements, 11 432 « infrastructures malveillantes ont pu être démantelées », indique le communiqué. « Évidemment, les enquêtes ont été menées par les polices et services nationaux, nous, à Interpol, nous coordonnons les recherches, en nous faisons en sorte que les informations arrivent aux bons destinataires », explique le sous-directeur de la cybercriminalité.

Serengeti 2.0 n’est pas la première opération conjointe du genre. Entre novembre 2024 et mars 2025, les forces de l’ordre de sept pays africains avaient arrêté 306 suspects lors de l’opération « Red Card », qui ciblait diverses formes de piratage informatique et téléphonique ainsi que de banques mobiles, autres points de préoccupations des États africains.

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