Sénégal: Nar Touré, le « démolisseur » de l'arène – De l'héritage de Toubabou Dior au rêve américain

Certains lutteurs ont marqué l’histoire par leurs exploits sportifs avant de se reconvertir après leur retraite. La rubrique « Que sont-ils devenus ? » raconte leur vie d’après-carrière. Aujourd’hui : Serigne Assane Touré, dit Nar Touré, héritier de l’ancienne gloire Toubabou Dior.

Nar Touré est le fils du regretté Bounama Touré, plus connu sous le surnom de Toubabou Dior, ancienne figure emblématique de l’écurie Fass et fondateur de l’école de lutte qui portait son nom. Doté d’un gabarit imposant et d’une grande taille, Nar s’est rapidement fait remarquer dans l’arène.

Sa carrière fut relativement courte, mais il est parvenu à bâtir un palmarès honorable : 12 combats, dont 8 victoires, 3 défaites et 1 nul. Conscient des sacrifices qu’exige une telle discipline, son père avait souhaité qu’il bénéficie d’un encadrement solide. C’est ainsi qu’il le confia à son ami de toujours, Birahim Ndiaye, patron de l’école Sakku Xam Xam.

« Ce passage chez Père Birahim a été bref, mais marqué par un profond respect mutuel. Il était un ami à mon défunt père, je le considère aussi comme un père », témoigne Nar.

Dans cette entité, il dit avoir appris « l’esprit de famille et la gagne », deux valeurs qui ont façonné sa vision de la lutte. Comme tout lutteur, le « Démolisseur » a connu des moments glorieux, mais aussi des épisodes douloureux. Il se souvient notamment de sa chute controversée contre Bismi Ndoye, lors d’un combat du Championnat de lutte avec frappe (Claf) organisé par Gaston Productions.

« Nous étions tombés ensemble, sur la tête. Nous pesions plus de 120 kilos chacun, et une telle chute pouvait être mortelle. Je me suis évanoui et j’ai dû être réanimé par le médecin. J’ai ensuite souffert de migraines pendant plusieurs mois », confie-t-il, encore ému.

Aujourd’hui, voilà plus d’une décennie que Nar Touré a quitté les arènes pour s’installer aux États-Unis. L’ancien lutteur a su réussir sa reconversion. Chauffeur de taxi de métier en Amérique, il a élargi ses horizons au pays grâce à l’entrepreneuriat. À travers sa société Serigne Assane Trade, il expédie des conteneurs de voitures américaines vers le Sénégal, où elles sont revendues.

« Je vends également des pièces détachées automobiles américaines sur commande », explique-t-il. Avant d’ajouter : « Je gère mon travail de taximan, mais je développe aussi de petits business pour rester connecté avec le pays ».

De l’arène sénégalaise aux rues américaines, le parcours de Nar Touré illustre la résilience et la capacité d’adaptation des anciens champions. Héritier d’un prestigieux champion, il a su tracer sa propre voie, entre sport, souvenirs et entrepreneuriat.

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