Afrique: La fin de l'Agoa approche à grands pas

Madagascar se prépare à défendre ses intérêts économiques avant l’échéance de l’Agoa. Le gouvernement et ses partenaires régionaux négocient pour préserver ces avantages stratégiques.

L’African Growth and Opportunity Act (AGOA), accord commercial conclu entre les États-Unis et plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, arrive à échéance le 30 septembre 2025. Ce programme, adopté en 2000 et renouvelé à plusieurs reprises, offre aux pays africains éligibles un accès préférentiel au marché américain, en exonérant leurs exportations de droits de douane et de quotas sur une large gamme de produits, allant du textile aux denrées agricoles et aux ressources minières.

Pour Madagascar, l’enjeu est de taille. Selon Isidore Razanakoto, directeur général du commerce : « L’avantage majeur que nous tirions de l’Agoa concerne notre secteur textile. Si l’accord n’est pas reconduit, les conséquences seront majeures ». Ce secteur emploie près de 150 000 emplois directement et plus de 400 000 emplois indirectement, ce qui en fait le deuxième employeur formel du pays après l’agriculture.

Andry Rajoelina, président de la République, lors du 45e sommet de la SADC, a souligné l’importance d’une approche collective : « Défendre nos intérêts de manière unifiée sera moins ardu que de plaider isolément ».

Selon lui, les discussions avec Washington sur la reconduction de l’Agoa devraient s’ouvrir prochainement. Des entretiens avec Melanie Higgins, sous-secrétaire d’État adjointe aux affaires africaines auprès du département d’État américain ont déjà été entamés durant le sommet de la SADC.

L’Agoa permet à Madagascar d’exporter vers les États-Unis sans droits de douane ni quotas, notamment dans les secteurs du textile, de l’agroalimentaire (vanille, huiles essentielles) et de certains produits miniers.

Négociations

C’est un dispositif non réciproque : les exportations africaines vers les États-Unis sont exonérées de taxes, tandis que les produits américains restent soumis à des taxes. Le gouvernement malgache travaille à préserver ces avantages, notamment à travers des discussions avec Melanie Higgins. « Nous voulons garantir que nos produits continuent d’accéder aux États-Unis à des conditions préférentielles, sans être pénalisés par des droits de douane excessifs », explique le Dr Lainkana Zafivanona Ernest, directeur général des Douanes.

Trois secteurs sont au centre des négociations : le textile, l’agroalimentaire et les produits miniers. Certains minéraux critiques bénéficient déjà d’une exemption de taxation pour faciliter leur accès au marché américain. En revanche, le textile malgache subit depuis le 30 juillet une taxe de 15 %, contre 10 % pour le Kenya, ce qui fragilise sa compétitivité.

Comme l’Agoa est un dispositif unilatéral, la décision finale revient aux États-Unis. De nouvelles initiatives diplomatiques sont attendues pour sécuriser la position de Madagascar dans les échanges commerciaux internationaux et maintenir ses liens privilégiés avec Washington.

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