Présidentielle au Cameroun: l’absence d'un fichier électoral consultable fait toujours polémique

Le Cameroun est à moins de deux mois de la présidentielle du 12 octobre 2025. La liste électorale définitive pour ce scrutin n’est pas encore connue. Le « toilettage » est en cours, selon l’organe en charge d’organiser les élections, Elections Cameroon (Elecam). Les listes locales doivent être, selon la loi, disponibles dans les antennes communales d’Elecam et sur le site web dédié, pour que chaque électeur puisse vérifier son inscription à titre individuel. La transparence autour du fichier national complet est une question récurrente à chaque scrutin dans le pays, entre confiance et défiance, selon les acteurs politiques.

Publié le :

2 min Temps de lecture

Le mouvement politique Stand Up For Cameroon dit avoir repéré de nombreuses irrégularités : personnes dont le décès est connu, mais toujours inscrites, fiches incomplètes aux données insuffisantes pour identifier les électeurs, ou même photographies d’adolescents – voire d’enfants -, clairement en dessous de l’âge de 20 ans requis pour voter.

« Est-ce un manque de rigueur ou des cas de fraudes, s’interroge l’ingénieur informatique Remi Tassing qui traque ces anomalies derrière son ordinateur. On ne peut connaître l’ampleur du problème sans accès au fichier global », souligne-t-il. Le militant insiste : « Un système biaisé ne peut pas refléter la volonté des Camerounais et c’est un paradoxe que si peu de candidats montent au créneau. »

« Une question lancinante »

À Elecam, le directeur général adjoint des Élections, Abdoul Karimou, parle d’un fichier électoral « dynamique ». Il assure que, « dans les prochains jours, Elecam va publier des listes provisoires, en ligne et localement. Les gens pourront faire des réclamations […] et, au plus tard, huit jours avant le scrutin, le 5 octobre, les listes définitives seront affichées devant chaque bureau de vote et disponibles en ligne ».

« La fiabilité du fichier électoral est une question lancinante », reconnaît le militant du parti présidentiel Patrick Rifoe. Pour le communicant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), « s’il y a des irrégularités, elles ne profitent à personne. Il appartient à Elecam de corriger. Nous leur faisons entièrement confiance pour que les récriminations soient marginales d’ici au 12 octobre ».

En fin d’année dernière, le candidat déclaré à la présidentielle Maurice Kamto, aujourd’hui écarté de la course, était allé jusqu’au Conseil constitutionnel pour qu’Elecam publie la liste nationale. En vain.

De nombreux acteurs du champ politique appellent plutôt aujourd’hui les citoyens à se mobiliser pour une surveillance massive du vote le jour du scrutin.

À lire aussiCameroun: «L’élection présidentielle d’octobre sera sans doute un scrutin historique»

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to top
Close