Libye: feu vert des parlementaires pour que Saddam Haftar succède à son père à la tête de l'Armée nationale libyenne

En Libye, la chambre des représentants basée à l’est du pays a procédé, ce lundi 18 août, lors d’une séance fermée et en présence d’un nombre très limité de parlementaires, à un amendement de la loi relative à l’Armée nationale libyenne (ANL) dirigée par le maréchal Khalifa Haftar. Cet amendement va donc permettre à Saddam Haftar de succéder à son père dans ses fonctions de commandant général de l’ANL.
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En Libye, le maréchal Khalifa Haftar, 83 ans, fatigué et malade, continue à placer son clan familial au centre du pouvoir militaire de l’est libyen, préparant ainsi son après-règne. La semaine dernière, Khalifa Haftar a élevé son fils Saddam, au poste de vice-commandant. Le Parlement a, par ailleurs, démis le général Abderrazak Nadhouri de ses fonctions en tant que chef d’état-major de l’ANL pour le nommer Conseiller à la sécurité nationale. Selon des parlementaires libyens, le poste de chef d’état-major est revenu à un autre fils de Khalifa Haftar, le général Khaled Haftar.
La nomination de Saddam Haftar comme numéro deux de l’ANL a en effet créé des tensions au sein de la famille et il a fallu récompenser l’autre frère militaire, Khaled Haftar. Le général Nadhouri, jusqu’ici bras droit de Khalifa Haftar a donc été sacrifié. La Chambre des représentants a accordé à Saddam Haftar « tous les pouvoirs » affirment des parlementaires qui ont assisté à la séance.
Dans un pays où deux parlementaires ont été kidnappés et tués par les forces de Khalifa Haftar, le Parlement ne fait qu’appliquer les ordres. Selon un analyste qui préfère garder l’anonymat par crainte de représailles, le Parlement libyen est mort depuis 2014, « les parlementaires sont juste des pions que Khalifa Haftar déplace selon son gré ».
Ce que le Colonel Kadhafi n’a pas osé faire entièrement, installer son fils Saif al-Islam au pouvoir, le maréchal Haftar est en train de le concrétiser : transmettre en héritage le pouvoir militaire à l’est de la Libye à son fils et au clan familial. Suivant cette logique, il consolide sa mainmise sur l’est libyen en interdisant notamment les municipales prévues dans les zones qu’il contrôle.