Le Kenya en vinyle: les pépites de la musique kényane [2/3]

Suite de notre découverte du phénomène vinyles au Kenya. Lundi 18 août, nous étions dans le plus connu des magasins de disques de la capitale. Ce mardi 19 août, plongée dans le passé, à l’écoute des artistes kényans qui ont fait vibrer les platines.
De notre correspondante à Nairobi,
« La pire chose quand on cherche un vinyle en particulier, c’est qu’on ne le trouve jamais au moment où on le veut », déclare Sam. Chez lui, le salon est petit, mais les étagères, du sol au plafond, débordent de vinyles. Il les collectionne depuis plus de 20 ans. Sa passion a débuté par nostalgie des sons de son enfance. Aujourd’hui, il en a fait son métier. Il est DJ sur tourne-disques. Son surnom : Sam Tha Digga. Sa collection est diverse, et inclut bien sûr les classiques kényans.
« Là, c’est une chanson qui s’appelle « Kothbiro ». C’est du luo, ça veut dire « la pluie qui arrive ». Ce groupe, Black Savage, expérimentait avec plein de choses. C’est l’époque où, pour moi, les musiciens étaient sérieux », ajoute-t-il.
Au début des années 1950, une usine de pressage de vinyles s’est installée à Nairobi. Les trois décennies qui ont suivi ont vu un essor de la production musicale dans le pays. Les maisons de disques se sont multipliées, attirant des artistes des pays voisins. Puis, les cassettes sont arrivées, et l’usine a fermé. Aujourd’hui, les vinyles de musique kényane sont devenus précieux. Sam le reconnaît, les collectionner n’est pas le plus facile :
« Dans un magasin de vinyles au Kenya, on trouve beaucoup de musique occidentale, notamment des années 1980, de la musique country aussi, et bien sûr de la musique africaine mais surtout congolaise, car c’était très populaire quand j’étais jeune. La musique kényane, en revanche, est plus rare. Je pense que c’est parce que beaucoup de vinyles ont été jetés ou abîmés. La plupart des collections kényanes n’ont pas été très bien conservées. »
Les collectionneurs chérissent donc leurs vieux exemplaires. Grâce à sa double platine, Sam passe d’un disque à un autre : « Là, c’est un groupe de l’ethnie Kamba, près des Kikuyu, les Ndalani 77 Brothers. » Sam a un rêve : parcourir le Kenya pour enregistrer les musiques traditionnelles des plus de 40 ethnies kényanes.
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