Cote d'Ivoire: Présidentielle – Si l'opposition marquait contre son camp ?

A un peu plus de trois mois avant l’échéance de la présidentielle en Côte d’Ivoire prévue le 25 octobre 2025, le jeu des alliances bat son plein, à coup d’annonces de candidature, mais aussi de contestation d’inéligibilité annoncée pour certains. La naissance de coalitions se profile malgré tout, en attendant le 26 aout, date limite de dépôt des candidatures.  

Même si tous les candidats sont sur les starting blocks, tous restent néanmoins suspendus à l’annonce de la candidature du président sortant Alassane Ouattara lui-même, investi depuis le 11 juin comme le candidat du RHDP pour un 4ème mandat. Le deuxième, selon ses partisans, sous l’empire de la Constitution de novembre 2016, amendée en 2020.

Pour autant, de l’avis de certains observateurs, le jeu est loin d’être clair à cause d’abord du suspens sur la confirmation par M. Ouattara de l’investiture de son parti comme candidat.

Ensuite, les remous nés, au sein de la Coalition pour une alternance pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-CI), à cause d’une rencontre tenue le 16 juillet dernier, avec le RHDP, parti au pouvoir, après un 1er report, rencontre à laquelle le FPI de Pascal Affi Nguessan et le PDCI de Tidjane Thiam n’ont pas jugé nécessaire de prendre part, offrent une faible visibilité sur l’avenir de cette force de l’opposition que beaucoup pensaient pouvoir créer une tripolarisation du jeu politique avec d’une part le pouvoir et ses alliés, d’autre part la CAP-CI et au milieu Gbagbo et ses alliés.

Il faut rappeler que, dans cette plateforme de l’opposition, créée le 10 mars 2025 au siège du PDCI, le président du PPA-CI, Laurent Gbagbo, n’en fait pas partie. Et lors de cette installation, ses membres avaient désigné Tidjane Thiam comme président.

Cette situation a fini de montrer qu’au sein de l’opposition on va vers un test grandeur nature de la solidité d’une alliance de l’opposition, dans laquelle, faut-il le souligner, les enjeux ne sont pas les mêmes.

Et pour cause, certains candidats leaders de l’opposition sont dans une position de combat, tandis que d’autres sont déjà dans la perspective de négocier les conditions de l’organisation paisible et transparente du scrutin avec le RHDP, parti au pouvoir. Est-ce à dire que pour les « radiés » c’est plié ?   C’est une hypothèse.

On voit donc une profonde divergence confirmée d’ailleurs par le vice-président du PDCI, Georges Ezaley, selon qui son parti privilégie le dialogue certes, mais avec le gouvernement sur les réformes électorales en vue d’élections libres et apaisées. Dialoguer avec le RHDP n’est pas leur priorité.   Est-ce une erreur ? La suite nous édifiera.

En tout cas, la récente rencontre entre Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam (PDCI) qui préfigurait une alliance électorale n’était à vrai dire pas bien perçue au sein de CAP-CI, d’autant que lors de sa création, la CAP-CI avait choisi Tidjane Thiam. Est-ce une manière pour CAP-CI de montrer son autonomie vis-à-vis de son Président ?

Comment peut-on ainsi interpréter cette nouvelle démarche du CAP vers le RHDP en dépit de l’opposition du PDCI et bien sûr du FPI, deux partis fondateurs de CAP-CI ?   Il y a fort à parier que les germes de la rupture sont déjà là et qu’au niveau de l’opposition on semble donner coup pour coup.

Dans cette affaire, le grand bénéficiaire risque d’être Alassane Ouattara, qui garde le silence en regardant de loin le jeu se dérouler.

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