Guinée Bissau: Les autorités ordonnent la fermeture des médias internationaux portugais

Le gouvernement bissau-guinéen ferme les médias internationaux portugais qui opéraient dans le pays. Les autorités ont annoncé, vendredi 15 août, l’arrêt immédiat des services de l’agence de presse Lusa et des programmes des chaînes publiques de radio et télévision. Les représentants des médias en question doivent quitter le pays d’ici au 19 août.
En Guinée-Bissau, aucune explication n’a été donnée par les autorités aux médias internationaux portugais pour justifier la fin des émissions et des services de Lusa, RTP et RDP, ainsi que l’expulsion de leurs représentants. Ces deux personnes ont jusqu’au mardi 19 août pour quitter le territoire.
Les médias mis en cause ont vertement réagi. Dans un communiqué commun publié le 15 août 2025, leurs directions dénoncent une « mesure discriminatoire et sélective, qui constitue une atteinte délibérée à la liberté d’expression » et qui « s’inscrit dans la volonté constante du gouvernement bissau-guinéen de réduire au silence les journalistes qui s’acquittent de leur devoir d’informer ».
Une décision « oppressive et autoritaire du pouvoir »
Le gouvernement portugais réagit lui aussi. Le ministère des Affaires étrangères qualifie la décision de « hautement répréhensible et injustifiable ». L’ambassadeur à Lisbonne est convoqué samedi 16 août pour apporter des explications.
De son côté, Umaro Sissoco Embalo, le président bissau-guinéen, a reporté un voyage prévu au Portugal lundi 25 août pour marquer le début de sa présidence de la CPLP, la communauté lusophone.
Pas de justification officielle donc pour l’heure, mais cette décision intervient à trois mois de l’élection présidentielle – programmée le 23 novembre 2025 -, et alors que le chef de l’État vient d’annoncer sa candidature et et de nommer un nouveau gouvernement. Dans un communiqué, la ligue des droits de l’homme de Guinée-Bissau dénonce la nature « oppressive et autoritaire du pouvoir » à l’approche du scrutin.